C’est une piste originale que viennent d’ouvrir des chercheurs français et américains (Inserm, Cnrs, Sorbonne Université, Institut Pasteur, Université de New York, et Université de Californie Berkeley) concernant le traitement de l’addiction à la nicotine.
Ils ont décidé de se concentrer sur les récepteurs cérébraux à la nicotine, principal agent addictif du tabac, et en particulier sur celui type 2, et sur une zone-clé du circuit de la récompense, délivrant la dopamine en cas d’activation par la nicotine. Dans cette étude réalisée chez la souris, les chercheurs ont modifié le récepteur nicotinique, afin de pouvoir y accrocher un nano-interrupteur chimique réagissant à la lumière. "Sous l’effet de la lumière violette, l’interrupteur se replie en empêchant la nicotine de se fixer : le récepteur est "off". Sous l’effet de la lumière verte, ou dans l’obscurité, l’interrupteur est déplié et va ainsi laisser la nicotine agir : le récepteur est "on" " expliquent les chercheurs de l’Inserm. Ils ont alors montré que la production de dopamine liée à la nicotine était fortement réduite lorsque le nano-interrupteur est enclenché par la lumière violette, mais était restauré rapidement sous lumière verte. Mais plus encore, ils ont ensuite démontré qu’il était possible d’inhiber l’attrait pour la nicotine en enclenchant cet interrupteur et en utilisant la lumière violette. Pour Alexandre Mourot, chercheur Inserm en charge de l’étude : "cette technologie novatrice permet de mieux comprendre le rôle des différents récepteurs nicotiniques et des différentes voies neuronales dans la mise en place, le maintien de l’addiction à la nicotine, mais aussi dans les processus de manque et de rechute. Cette étape est particulièrement importante pour l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques adéquates pour lutter contre l’addiction à la nicotine". Chaque année, dans le monde, plus de 7 millions de personnes meurent du tabagisme.
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