Asthme : un risque fortement accru chez les personnes travaillant dans leurs véhicules
La profession serait à l’origine de 15% des asthmes. Afin de mieux documenter ce fait, Santé Publique France a mené une étude, qui a porté sur près 967 391 travailleurs indépendants (artisans et commerçants), et qui a été publié dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire du 24 juillet 2018.
La prévalence d’asthme a été estimé globalement à de 5,6% des hommes et 6,8% des femmes (n=16 547). Les analyses ont tout d’abord confirmé que certaines professions, comme les boulangers et les coiffeurs étaient particulièrement à risque. Ainsi, par rapport au secteur administratif (secteur de référence sans risque particulier), le risque était doublé chez les hommes exerçant dans la boulangerie-pâtisserie (OR=2,1 [2,0-2,3]). Et chez les femmes il était augmenté de 20% (OR=1,2 [1,1-1,5]). Mais l’étude a surtout permis de mettre en évidence d’autres secteurs particulièrement touchés par l’asthme, et qui n’étaient pas connus jusqu’à présent. C’est le cas en particulier des sujets qui travaillent avec leur véhicule : les taxis (OR=1,2 [1,1-1,3] ; OR=1,3 [1,1-1,6] respectivement chez les hommes et les femmes), les hommes ambulanciers (OR=1,4 [1,2-1,7]), les hommes travaillant dans les manèges forains et les parcs d’attraction (OR=1,4 [1,2-1,6]) et les femmes monitrices de conduite (OR=1,4 [1,1-1,8]). Cependant les raisons expliquant cette association ne sont pas connues. "Deux hypothèses peuvent être avancées, détaillent les chercheurs. La première correspond à des effets de sélection avec des patients asthmatiques changeant d’emploi vers le secteur du transport par taxi ou celui de l’auto-école". Et "la deuxième hypothèse est l’existence d’un risque d’asthme propre à ces secteurs qui pourrait être en lien avec une exposition professionnelle ou environnementale, à des substances irritantes telles que les gaz d’échappement (transport de voyageurs par taxi ou école de conduite), des produits de nettoyage (ambulances) et des nuisances environnementales (pollution atmosphérique…) pour les commerces sur les marchés, les manèges forains et parcs d’attraction". Les chercheurs appellent à des études plus spécifiques dans ces secteurs à risque non rapportés dans la littérature et à des actions de prévention.
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