Une injection de testostérone s’accompagne sur le court terme d’un risque accru d’événements cardiovasculaires

17/05/2018 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Le traitement par testostérone pourrait avoir des effets sur la coagulation, entraîner une polyglobulie et augmenter l’athérosclérose, même si l’association avec des événements cardiovasculaires reste peu claire.

Si la littérature actuelle ne permet pas réellement de conclure, certaines études ont cependant suggéré que l’utilisation de testostérone pouvait augmenter le risque à court terme d’événements cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux et que les injections de testostérone pourraient s’accompagner d’un risque supérieur en comparaison des autres formes d’administration. Ceci a conduit une équipe américaine et suisse à évaluer le risque cardiovasculaire à court terme des injections de testostérone. Ils ont conduit une analyse en case-crossover comparant l’exposition à l’injection de testostérone dans les 7 jours suivant la survenue d’un événement à une fenêtre de référence dans le passé afin d’estimer l’association aiguë entre des événements cardiovasculaires et le fait d’avoir reçu une injection de testostérone. Ils ont, pour cela, identifié tous les utilisateurs de testostérone hospitalisés avec un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral ou un score composite d’infarctus du myocarde, d’AVC ou d’angor instable à partir de données d’assurances privées américaines ou de Medicare. Plus de 3000 hommes ont ainsi été identifiés. L’injection de testostérone était associée à une augmentation du risque d’effets secondaires (critère composite d’infarctus du myocarde, d’AVC ou d’angor instable) dans la période immédiatement suivant l’injection chez les plus âgés et seulement dans la population des patients de Medicare. En effet, dans la population des gens ayant une assurance privée, les odds ratios (OR) étaient de 0.98 (IC 95 % 0.86-1.12) alors que chez les titulaires du système Medicare l’odds ratio était de 1.45 (1.07-1.98). Cette association était soit grandement atténuée, soit absente lorsqu’on prenait en compte la prise de testostérone en général, quelle que soit la voie d’administration (injection, gel, patch, implant) : OR pour les assurances privées = 1.01 (0.92-1.11), OR pour Medicare = 1.26 (0.98-1.63). Les injections de testostérone sont donc, de manière très spécifique, associées, semble-t-il, à un risque à court terme d’événements aigus cardio et cérébraux vasculaires chez les sujets les plus âgés dans les suites immédiates de l’injection.

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
3 débatteurs en ligne3 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2