"Développée initialement pour traiter des lésions superficielles de l’œsophage, la dissection sous-muqueuse s’est élargie au Japon à l’ensemble du tube digestif, où elle représente la technique de référence pour traiter les lésions superficielles digestives", a rappelé le Dr Jérémie Albouys (CHU de Limoges). Cette méthode, qui consiste à réséquer en bloc des lésions tumorales superficielles en respectant les marges carcinologiques et en pratiquant une analyse histologique, reste pourtant peu utilisée en France, notamment parce que certaines équipes craignent des complications ou sont peu formées à la pratiquer. Les données de l’étude rétrospective française, menée sur 346 dissections sous-muqueuses rectales réalisées dans quatre centres experts par neuf opérateurs, pourraient changer la donne. "Car, a précisé le Dr Albouys, les résultats obtenus dans cette série, qui est à ce jour la plus importante en Europe, sont excellents avec un taux de résection monobloc de 94,2 %, et aucun geste chirurgical secondaire pour complication." Il est vrai cependant que les quatre équipes avaient l’habitude de ce geste, puisqu’elles avaient toutes effectué plus de 50 dissections par an. Peu de réinterventions Ces dissections sous-muqueuses ont été réalisées pour des lésions rectales, qui se sont révélées être en rapport avec une dysplasie de bas (23 %) ou de haut grade (33 %) ou, moins souvent (43 % des cas), un cancer rectal, le plus souvent alors intra-muqueux (30%), ou de stade T1 (11 %), exceptionnellement de stade T2 (2 %). Un geste de chirurgie secondaire n’a été nécessaire que chez 23 malades (soit 6,6 %), le plus souvent alors en raison de facteurs de risque à l’analyse anatomopathologique faisant craindre une invasion ganglionnaire (19 patients), parfois du fait d’un échec technique de la procédure (3 cas), ou de la découverte d’une rectocolite hémorragique (1 cas). Parmi ces patients réopérés, quatre seulement présentaient, en fait, un envahissement ganglionnaire. Une récidive locale n’a été constatée que chez cinq patients sur 346 (1,4 %), lors du suivi endoscopique. Ces résultats, proches de ceux obtenus dans les centres experts japonais, incitent à développer cette technique moins invasive pour les malades.
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