La dernière session du congrès de la Ligue européenne contre le rhumatisme (Eular), qui a eu lieu à Madrid du 14 au 17 juin 2017, a confirmé l’intérêt de nouveaux traitements dans les rhumatismes inflammatoires : notamment le rhumatisme psoriasique, ainsi que dans l’ostéoporose avec le romosozumab, un agent ostéoformateur. De nouveaux arguments plaident aussi pour un traitement ultraprécoce des rhumatismes inflammatoires, notamment de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Ce qui est un des objectifs de la campagne de l’Eular, lancée lors de ce congrès européen, "Don’t Delay, Connect Today". Un des buts de la Ligue européenne contre le rhumatisme (Eular) est de favoriser, au travers de sa campagne DDCT "Don’t Delay, Connect Today" une prise en charge précoce des patients avec des maladies rhumatologiques ou des affections musculo-squelettiques. Un objectif, qui semble particulièrement intéressant à viser dans la polyarthrite rhumatoïde (PR). Les données épidémiologiques récentes laissent, en effet, penser que la survenue de cette maladie est précédée d’une longue phase de latence clinique. Cette période se caractérise entre autres par l’apparition, parfois jusque 15 ans avant les premières manifestations articulaires, de phénomènes auto-immuns avec développement d’auto-anticorps anti-peptides, anti-protéines citrullinés (ACPA), des protéines synthétisées par les plasmocytes de la membrane synoviale rhumatoïde. Ce processus semble être favorisé par la consommation de tabac, ce dernier pouvant amplifier la citrullination des protéines (conversion de l’acide aminé arginine en citrulline). Les rhumatologues aimeraient éviter, chez certains patients à risque de PR exposés à des facteurs environnementaux comme le tabac, l’évolution vers une PR confirmée avec ses possibles destructions articulaires. Une méta-analyse de 9 essais randomisés, ayant rassemblé 1156 patients, d’âge moyen 46 ans, laisse effectivement penser qu’une intervention précoce chez des malades avec une pré-PR ou une PR tout à fait débutante pourrait être efficace. Ces patients présentaient depuis 4 mois, en moyenne, des symptômes d’arthrite indifférenciée, d’arthralgies ou d’arthrite avec anticorps ACPA positifs. La mise en route d’un traitement médicamenteux recourant à l’un des médicaments de la vaste gamme de produits utilisables dans la PR (méthylprednisone, méthotrexate, anti-TNF, abatacept, rituximab), s’est traduite par une réduction significative de 28 % du taux de PR symptomatique à un an chez ces patients. En revanche, il n’a pas été relevé de différence entre groupe actif et groupe placebo sur le plan des lésions structurales. Un résultat négatif somme toute facile à expliquer et qui ne remet pas en question l’intérêt préventif du traitement. "Car, chez ces patients à un stade très précoce, aucune progression radiographique des lésions n’a été constatée, ni dans le bras placebo, ni dans le bras traitement actif", a fait remarquer l’un des auteurs de cette étude française, le Dr Stéphane Hillequin, rhumatologue à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière de Paris.
Le certolizumab pegol est un anti-TNF utilisé pour le traitement de la PR, du rhumatisme psoriasique, de la spondylarthrite axiale sans signes radiographiques et de la spondylarthrite ankylosante.
Les données de l’étude pharmacocinétique CRIB, réalisée chez 16 patientes enceintes de plus de 30 semaines, attestent d’un faible passage placentaire de cet anti-TNF. Aucun signal de sécurité n’a non plus été mis en évidence chez les nouveau-nés. Un résultat plutôt rassurant pour les femmes avec une maladie inflammatoire active devant continuer de prendre leur traitement.
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