Les tests de dépistage actuels pour le syndrome de Cushing ne mesurent que le cortisol de manière ponctuelle ou à court terme. La mesure du contenu du cortisol au niveau du cheveu permet une mesure non invasive de l’exposition à long terme du cortisol sur plusieurs mois.
Une équipe néerlandaise et allemande s’est donnée pour objectif d’évaluer le contenu en cortisol du cheveu en tant qu’outil diagnostique du syndrome de Cushing. Il s’agissait d’une étude cas-témoins dans 2 centres académiques reconnus pour leur expertise dans le syndrome de Cushing. Entre 2009 et 2016 ont été recueillis les cheveux de patients suspects de syndrome de Cushing et de témoins sains. Le contenu total en cortisol était mesuré par ELISA. Le contenu en cortisol des cheveux était disponible dans 43 syndromes de Cushing confirmés, chez 35 patients pour lesquels le diagnostic de syndrome de Cushing a été exclu après un bilan diagnostique et un suivi (témoins/patients) et chez 174 témoins sains. De plus, un suivi du contenu au niveau du cheveu chez 2 patients ayant un syndrome de Cushing ectopique a été possible. Les patients avec syndrome de Cushing avaient un contenu en cortisol du cheveu supérieur à celui des témoins suspects de syndrome de Cushing et dont le diagnostic n’avait pas été confirmé et à celui des témoins sains (moyenne géométrique = 106.9 versus 12.7 et 8.4 pg/mg, p < 0.001). Au seuil de 31.1 pg/mg, le contenu du cheveu en cortisol permet de différencier les patients ayant un syndrome de Cushing et les témoins sains avec une sensibilité de 93 % et une spécificité de 90 %. La spécificité reste la même (91 %) lorsque la comparaison est faite avec les témoins suspects de syndrome de Cushing mais finalement non confirmé. Au sein des patients ayant un syndrome de Cushing, le contenu en cortisol des cheveux est significativement corrélé au cortisol libre urinaire (r = 0.691, p < 0.001). Chez 2 patients ayant un syndrome de Cushing ectopique, la surveillance du contenu du cheveu en cortisol indiquait que le cortisol était déjà augmenté 3 et 6 mois avant que le syndrome de Cushing ne devienne cliniquement apparent. En conclusion, l’analyse du cortisol dans un simple cheveu, mesuré par ELISA, permet le diagnostic de syndrome de Cushing de manière similaire aux tests utilisés habituellement en première intention et peut être utilisé pour analyser l’exposition au cortisol chez des patients ayant un syndrome de Cushing des mois ou des années avant que le diagnostic n’ait été fait, permettant d’estimer le début réel de la maladie.
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