1/ Bien définir vos objectifs La définition des objectifs est l'étape clé de toute thèse. C'est la première rangée de briques de votre mur : si elle est mal construite, le mur finira toujours par s'effondrer. Il vous faudra tout d'abord vous appuyer sur un travail bibliographique le plus complet possible. Vous identifierez ainsi les aspects non traités de votre sujet et vous éviterez surtout de réinventer la poudre (très frustrant pour un jury d'experts du sujet...). Ce faisant, vous vous ferez une idée sur les résultats attendus, la méthode à utiliser et les données à recueillir. À ce stade, le risque est d'être trop ambitieux. Ne cherchez pas à révolutionner la science. Une bonne question de recherche est simple et précise. C'est la faisabilité de votre travail qui est ici en jeu ! Si vous évaluez l'accès des patients aux spécialistes, concentrez-vous sur une seule spécialité. De même, si vous recherchez des facteurs de risque, ciblez un nombre limité de facteurs que vous souhaitez investiguer. A défaut, vous ne parviendrez pas à recruter un nombre de patients suffisant pour porter une conclusion de significativité statistique. Saviez-vous que, pour l'étude de 10 facteurs de risques d'une maladie dont la prévalence dans votre échantillon est de 25%, le statisticien aura besoin d'un minimum de 400 patients.
2/ Recueillir vos données Une grande attention devra être portée à cette étape. L'essentiel est de pas oublier un élément clé. De nouveau, la qualité de la bibliographie sera déterminante. Il faut néanmoins veiller à ne pas recueillir trop d'informations. Au mieux il s'agira d'une perte de temps pour vous, au pire votre recueil sera un échec. C'est particulièrement évident si vous recueillez vos données à l'aide d'un questionnaire. Saviez-vous que la plupart des sondés ne répondent pas aux questionnaires de plus d'une feuille recto-verso ? C'est d'autant plus vrai que vous interrogez des médecins, qui n'ont que très peu de temps à vous consacrer. Il faut également être prudent avec les questionnaires électroniques envoyés par mail. Chez les médecins, il n'est pas rare d'observer des taux de réponse inférieurs à 10%. De nombreux conseils paraissent évidents mais sont encore trop souvent oubliés dans le feu de l'action : -Les questions doivent être fermées : les réponses aux questions ouvertes devront être analysées "manuellement". -Toute ambiguïté dans les questions amènera une réponse inexploitable : faites relire et tester votre questionnaire par les personnes ciblées. -Évitez autant que possible de laisser une catégorie "autre" dans les réponses. Ces données seront difficiles à analyser. -Pensez à utiliser les échelles de Likert (Pas du tout d'accord, plutôt pas d'accord…) : regroupées dans un tableau elles permettent de condenser un maximum d'informations dans un minimum d'espace.
N'oubliez jamais que la qualité du questionnaire, tant sur le fond que sur sa présentation, déterminera votre taux de réponse et donc la représentativité de votre travail. Enfin, petit détail technique largement apprécié : l'enveloppe réponse préaffranchie qui augmentera singulièrement votre taux de réponse. La saisie dans un tableur est une étape redoutée...
Soyez simple : une question = une colonne. Seule exception, si plusieurs réponses sont possibles pour une même question, alors ce sera une des réponses possibles par colonne. N'ajoutez pas de mise en forme susceptible de gêner l'analyse par un logiciel de statistiques (couleurs, fusion de cellules, lignes vides, etc.). Enfin il est important de respecter quelques règles de base concernant la confidentialité et la sécurité des données. Anonymisez votre fichier : pas de nom ni prénom, demander l'âge et non la date de naissance, etc… Pour connaître les démarches administratives indispensables, rendez-vous sur le site de la CNIL.
3/ Analyser vos données Vous êtes nombreux à redouter cette étape. Le plan d'analyse statistique nécessaire à la production des résultats n'est que l'application stricte de l'objectif. Rien n'est donc inventé à ce stade. Il est donc souvent utile d'écrire ce plan d'analyse au moment de la rédaction des objectifs. Si vous avez vos études de référence, réutilisez leur plan d'analyse ! Ce sera plus simple et vous pourrez ainsi vous y référer dans votre discussion. Quelques ajustements seront parfois nécessaires suite au recueil mais uniquement à la marge. Le principal piège à éviter lors de la rédaction d'un plan d'analyse est la tentation d'en faire trop. Il vous faudra cibler vos analyses afin qu'elles répondent uniquement à vos objectifs. Sachez qu'un trop plein d'analyses ne rendra pas votre travail plus sérieux. Bien au contraire, le jury s'y perdra et critiquera la qualité méthodologique de votre travail. Il existe également une contrainte statistique : multiplier les tests statistiques augmente le risque de trouver un résultat significatif "par hasard". Il vous faudra alors corriger le seuil de significativité et vous risquerez de ne plus avoir aucun test significatif.
À toutes ces étapes, l'aide d'un médecin spécialisé en méthodologie et statistique peut s'avérer précieuse, notamment si votre directeur de thèse ne possède pas ses compétences. Cet article est bien évidemment trop court et un méthodologiste vous apportera les conseils adaptés à votre objectif. Il pourra également rédiger avec vous le plan d'analyses statistique. Il réalisera enfin vos analyses et pourra vous aider à les interpréter. Besoin d'aide pour votre thèse ?
Student-Stats.fr a été fondé par deux médecins spécialisés en méthodologie et statistiques. Leur équipe vous aide tout au long de la thèse, de l’élaboration du questionnaire le plus pertinent possible, à l’analyse purement statistique de vos données jusqu’à l’aide rédactionnelle pour une bonne compréhension des résultats.
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