La Conférence des doyens des facultés de médecine l'assure : les Ecos* tests, organisés mardi 12 mars, ont "rempli [leurs] objectifs". Ils ont permis de "montrer la faisabilité des Ecos nationaux", mis en place par la réforme du deuxième cycle des études de médecine (R2C), et de "mettre en exergue les points à améliorer" avant le déroulement de ces épreuves fin mai, indique la Conférence dans un communiqué. Dans ce document, diffusé ce mardi 19 mars, les doyens insistent sur l'importante logistique derrière ces Ecos tests, organisés simultanément dans toutes les facultés de médecine de France. Ces examens "blancs", servant de répétition générale aux Ecos nationaux, ont "concerné 7 842 étudiants de sixième année de médecine", écrivent-ils : "La mise en place de cette nouvelle épreuve a mobilisé plus de 2 600 enseignants et la quasi-totalité des personnels administratifs des 33 UFR concernées."
Notre communiqué sur les ECOS 2024
À ce jour, la Conférence considère que cet examen national « blanc » a rempli ses objectifs : montrer la faisabilité des ECOS nationaux et mettre en exergue les points à améliorer. #ECOS2024 https://t.co/s6YyVMS1vg— Conférence nationale des Doyens de médecine (@ConfDoyensMed) March 19, 2024
Depuis une semaine les témoignages d'étudiants ayant participé aux Ecos tests se multiplient pourtant sur les réseaux sociaux. Ils y dénoncent des dysfonctionnements lors de ces épreuves, comme du matériel défaillant, des erreurs des patients standardisés ou des risques de fuites de sujets, et craignent une rupture d'égalité des chances entre les carabins. Certains ont même lancé une pétition, mercredi 13 mars, afin de faire évoluer les modalités de ces nouveaux examens, servant à évaluer les compétences des futurs internes.
De son côté, la Conférence des doyens rappelle que les Ecos, qui comptent pour 30% de la note globale classant les étudiants pour leur choix de spécialité et auxquels ces derniers doivent nécessairement obtenir 10/20, "constituent une réelle avancée pédagogique". Elle "permet de mieux former les futurs médecins et d'assurer, de fait, à la population française, la formation d'internes qui auront une compétence médicale validée dès le début de l'internat", explique la Conférence.
Selon cette dernière, plusieurs "constats" peuvent être tirés des Ecos tests. D'abord, "tous les étudiants ont pu passer les cinq stations [correspondant à des mises en situation, NDLR] prévues et les épreuves de secours n'ont pas eu besoin d'être activées", indiquent les doyens. "Après une première enquête de sortie d’examen à laquelle ont répondu 24 facultés sur 33, les retours sont globalement positifs de la part des étudiants, des enseignants-chercheurs, des personnels administratifs et des patients/acteurs qui ont participé à cette épreuve", poursuit le communiqué.
Enfin, "un premier bilan technique de la journée fait état de dysfonctionnements sur lesquels les organisateurs ont d’ores et déjà commencé à se pencher, et qui doivent être mis en perspective avec l’ampleur de l’évènement", ajoute la Conférence. Parmi eux, "les problèmes informatiques" ont, dans la majorité des cas, été "résolus durant l’épreuve ou sont en cours de résolution", tandis que "les difficultés matérielles", notamment sur certains mannequins de simulation, "ont été rapidement résolues". La suspicion de fuites en amont des épreuves, avancée par certains étudiants, est quant à elle en cours d’investigation. Elle "fera, si elle est avérée, l’objet de poursuites", assure l'instance, dans son communiqué.
Ces premières observations seront "complété[e]s par une enquête quantitative qui recensera les difficultés rencontrées" lors des Ecos tests. "A terme, l’analyse précise des résultats des étudiants permettra de mettre en évidence d’éventuelles situations d’iniquité entre UFR ou au sein d’une même faculté entre les différents circuits", affirme la Conférence nationale des doyens.
Plus largement, "le caractère 'classant' des Ecos impose des contraintes organisationnelles très importantes", soutient la Conférence, avec notamment "la simultanéité des épreuves", la "réduction maximale de possibles différences entre les stations pouvant entraîner une rupture d’équité", la "lutte contre les risques de fuites", la "contrainte d’avoir deux observateurs dont un issu d’une autre faculté" ou encore, le "coût d’organisation des épreuves très élevé".
Dans ce contexte, la Conférence se dit "très vigilante sur la mise en place du dispositif". Elle souhaite donc "qu'une analyse précise des résultats des Ecos tests soit effectuée pour en tirer les premières leçons et permettre des évolutions constructives", indique le communiqué. "Cette organisation étant régie par un décret en Conseil d’État, la modification des règles sera délicate et l’épreuve de mai prochain ne pourra faire l’objet que d’ajustements mineurs", conclut la Conférence, balayant ainsi les espoirs de certains étudiants de voir les Ecos devenir seulement validants et non plus classants.
*Examens cliniques objectifs et structurés.
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