Le rôle des pouvoirs politiques dans l'obésité

18/10/2022 Par Sylvie Coito
Diabétologie
Le diabète de type 2 est étroitement lié à l'obésité. Et l'obésité à la malbouffe et aux boissons sucrées. Dès lors, des actions politiques sont possibles pour proposer des produits plus sains et inciter les consommateurs à mieux choisir.
 

L'obésité et le diabète de type 2 qui en découle sont un problème de santé majeur dont l'incidence progresse année après année. La gestion de l'obésité est un problème collectif. Les décisions politiques impactent l'assiette du consommateur. Au Royaume-Uni, des taxes sur les boissons sucrées ont été mises en place en 2018. Le montant de la taxe est corrélé au taux de sucre avec une exemption dès que le taux est inférieur à 5 g/100ml. « Le changement a été immédiat, affirme Laura Cornelsen, professeure associée en économie de la santé publique à Londres. Les consommateurs ont délaissé les boissons les plus sucrées au profit des boissons non pas sans sucres mais avec un taux inférieur à 5g/l ».  La taxe s'est accompagnée d'une diminution des ventes de 15 % et de la consommation de 18 % (1). La consommation des boissons les plus sucrées (>8g /100ml) a conduit à une réduction de 18g de sucre (46%) par famille par semaine. La consommation des boissons non taxées contenant < 5g/100ml a augmenté de 166%. Le montant des taxes récoltées (301 millions de £ entre 2020 et 2021) doit servir à assurer une vie plus saine aux enfants via de nouvelles installations sportives dans les écoles, une alimentation plus diététique... La Pre Cornelsen avoue qu'il reste à valider l'efficacité de cette mesure sur le diabète. La Dre Maartje Poelman, docteure en santé publique et nutrition, Wageningen, Pays-Bas, déplore que « l'offre de consommation d'aliments trop gras, trop salés, trop sucrés soit si importante. Les publicités telles que « 2 pour le prix de 1 » ne concerne pas les produits sains. Plus de 80 % des produits et des promotions ne respectent pas les recommandations diététiques ». Les exemples d'amélioration sont nombreux comme diminuer l'exposition des enfants au marketing pour les produits de mauvaise qualité nutritionnelle (2) comme cela est fait au Chili par exemple. Cependant malgré une volonté annoncée de la plupart des pays d'Europe d'améliorer la nutrition, peu d'actions concrètes sont engagées constate-elle.   (1) Andreyeva et al, JAMA, 2022 (2) Djojosoeparto SK Eur J Public Health 2022

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
9 débatteurs en ligne9 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2