Quatre molécules sont actuellement en phase III de développement.
A l’occasion de la Journée mondiale des maladies rares, qui a eu lieu le 28 février, les associations concernées par le lupus érythémateux systématique (LES) se sont réunies à Toulouse pour une conférence sur le thème "Diagnostic, traitement et prise en charge du Lupus : les avancées de la recherche et du développement". Elles y ont souligné les difficultés de prise en charge et l’errance diagnostic auxquelles font face les patients, mais aussi les espoirs suscités par l’arrivée de nouveaux médicaments et par les nombreuses molécules actuellement en développement. Avec une prévalence estimée entre 1 pour 1000 à 1 pour 3000, soit 30 000 à 60 000 personnes en France, le LES est tout de même assimilé aux maladies rares. Ainsi, c’est dans le cadre du premier Plan national maladies rares (PNMR) que le ministère de la Sante a désigné quatre centres de référence pour les maladies systémiques et auto-immunes rares. Ces quatre centres sont référents pour le LES. Ils sont maintenant intégrés dans la filière de santé des maladies auto-immunes et auto inflammatoires rares (FAI2R), constituée dans le cadre du deuxième PNMR 2011-2014. Ces centres visent à améliorer le diagnostic, qui est souvent tardif du fait du polymorphisme de cette maladie. La prise en charge thérapeutique est aussi en plein bouleversement. le traitement reste aujourd’hui symptomatique et non spécifique, visant à réduire l’inflammation et les douleurs. Il repose sur l’hydroxychloroquine (Plaquenil), qui permet de prévenir les rechutes, associé au traitement des poussées (AINS, corticoïdes, immunosuppresseurs). Il a cependant récemment évolué, avec l’arrivée des biothérapies. Ainsi, un premier traitement biologique (anticorps monoclonal) a été récemment mis sur le marché, le bélimumab (Benlysta, GSK). Il est indiqué chez des patients atteints d’un lupus actif malgré un traitement standard. Et la Haute Autorité de santé (HAS) a autorisé le rituximab (Mabthera, Roche), anticorps monoclonal anti-CD20, après avis du centre de référence, bien qu’il n’ait pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication.
Une "signature interféron"
En outre, la recherche est active. Une soixantaine de produits sont actuellement en phase de développement clinique plus ou moins avancé : une dizaine en phase II, et 4 en phase III. L’interféron α constitue une des cytokines clé par son rôle de chef d’orchestre du fonctionnement du système immunitaire et de la réaction auto-immune. Si deux tiers des patients ne présentent pas de signature interféron (expression de gènes spécifiques), la présence d’une "signature interféron α positive" est neanmoins associée a une forme active de la maladie. Ainsi, l’anifrolumab (Medimmune/Astra-Zeneca), un anticorps monoclonal qui inhibe le récepteur de l’interféron de type 1, est actuellement en phase III. Une immunisation active avec le vaccin thérapeutique IFN-Kinoide de Neovacs constitue une autre piste. Une étude clinique de phase IIb est actuellement en cours pour évaluer son efficacité biologique et clinique chez des patients atteints de formes modérée a sévère du Lupus. Ses résultats sont attendus à l’été 2017. Les autres produits actuellement en phase III sont le rigérimod (Lupuzor, Immupharma) un modulateur des lymphocytes CD4, l’atacicept (Merck Serono), qui est un inhibiteur de B lymphocyte stimulator (BLyS) et de A Proliferation-inducing ligand (April), et l’abatacept (Orencia, BMS), qui agit sur les cellules T.
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