Indemnités de logement pour les internes, places en crèche pour les enfants, maître de stage... La CSMF a été consulté par le gouvernement pour avancer des pistes destinées à lutter contre les déserts médicaux. Le Dr Jean-Paul Ortiz, président du syndicat est reçu à l'Elysée aujourd'hui.
"Il faut que tout le monde se retrousse les manches", a prévenu lors d'un point de presse Jean-Paul Ortiz. Le praticien, président de la CSMMF est attendu ce vendredi au ministère de la Santé et à l'Elysée dans le cadre des "concertations" lancées par le gouvernement. Le temps de "monsieur Bovary", le médecin de campagne campé par Flaubert, est révolu et les jeunes médecins ne s'établiront plus "au pied de chaque clocher de France", a-t-il affirmé, saluant le refus de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, de toucher à la liberté d'installation. Développer les stages dans les cabinets libéraux D'autres solutions existent pour combler le manque de praticiens dans certaines zones, notamment en matière de formation, plaide la CSMF. Il importe d'abord, selon elle, de développer les stages dans les cabinets libéraux, de rendre obligatoires dès les premières années d'études et d'assurer pendant l'internat "au moins 12 mois" de stage en ville en médecine générale et au moins six mois pour les autres spécialités. Il faudrait parallèlement encourager les libéraux à s'engager comme maîtres de stage en améliorant la rémunération perçue, suggère le Dr Ortiz. Par ailleurs, un stage exercé en dehors du lieu d'études du futur médecin "ne doit rien" lui coûter, selon la CSMF, qui plébiscite des indemnités pour le logement et les frais de déplacement, "voire" des logements gratuits. Développement de l'exercice mixte Les collectivités doivent également faciliter l'installation de la famille du médecin dans un désert médical, en aidant le conjoint à trouver un travail ou en plaçant ses enfants en crèche, par exemple. Autres préconisations : le développement de l'exercice mixte (salarié et libéral), du salariat entre médecins, du cumul emploi-retraite ou encore de la délégation de tâches entre professionnels. Le déploiement de la télémédecine, qui doit faire l'objet de négociations avec l'Assurance maladie, sera essentiel, estime le Dr Ortiz. Mais les actes devront être rémunérés selon la "grille tarifaire habituelle" et les médecins "accompagnés" en matière d'équipement. Il s'oppose en revanche à l'augmentation du numerus clausus (nombre d'étudiants admis en seconde année de médecine) étudiée par le gouvernement. Budget dédié La plupart de ses propositions sont très proches de celles de la FMF, un autre syndicat représentatif, détaillées mercredi dans un communiqué, comme un stage obligatoire d'un an en libéral pour tous les étudiants ou un salaire doublé pour les stages effectués loin de la faculté. "Qu'on nous écoute enfin !", plaide le président de la FMF, Jean-Paul Hamon. Mardi devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, Agnès Buzyn a assuré que son plan "essaiera(it) de lever tous les blocages administratifs" gênant les exercices mixtes ou la délégation de tâches et disposerait d'un "budget dédié" dans le prochain budget de la sécurité sociale. Le gouvernement table aussi sur le doublement des maisons de santé d'ici à 2022.
Mardi, devant la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, Agnès Buzyn a annoncé que son plan d’ "urgence" contre les déserts médicaux, qui sera présenté en septembre prochain, vise à lever "tous les blocages administratifs qui peuvent gêner parfois des exercices mixtes, des exercices en consultations avancées, des délégations de tâches entre professionnels, etc.". Ceci avec "une expérimentation et un budget qui sera dédié" dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). L'idée est d'avoir des "mesures d'ores et déjà applicables dès 2018". Le ministère travaille actuellement sur "l'ensemble des mesures juridiques qu'il faut mettre en œuvre". Quant à la démographie médicale, elle a évoqué le projet de "contrats de territoire", des incitations à l'installation mais insisté sur le fait qu'on ne peut contraindre "quelqu'un à un exercice qu'il ne veut pas faire, notamment les médecins". Et de souligner : "On ne peut obliger les médecins à s'installer sur un territoire [...], sinon ils iront faire autre chose". "Les Français sont inquiets, les maires sont inquiets, les médecins aussi sont inquiets car ils ne peuvent pas partir à la retraite : j'ai entendu cet appel", avait-t-elle assuré devant le Sénat le 6 juillet.
[Avec AFP et Hospimedia.fr]
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