Négos conventionnelles : la première séance suspendue, les syndicats imposent la question tarifaire
Alors que les négociations conventionnelles entre la Cnam et les syndicats représentatifs de médecins libéraux ont débuté cet après-midi, les praticiens ont imposé au directeur général de l'Assurance maladie un changement de calendrier afin d'aborder d'emblée les questions tarifaires. Ils attendent également des précisions sur l'ASV et l'accès au secteur 2 pour poursuivre les négociations. Prenant "acte", le directeur de la Cnam a suspendu la séance. Il a réagi dans la soirée. La première séance de négociations conventionnelles vient déjà de tourner court. Après un tour de table au cours duquel les syndicats ont insisté sur leurs priorités, les représentants de médecins libéraux ont décidé "à l'unanimité" d'imposer leurs sujets à la Cnam. "Chaque syndicat a rappelé l'importance de la question tarifaire", rapporte le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML-s. Alors que la négociation devait s'ouvrir dès aujourd'hui sur le sujet des assistants médicaux, les syndicats ont réclamé une modification du calendrier afin d'aborder en priorité les questions de rémunération. Le calendrier présenté par la Cnam prévoyait en effet une seconde séance, le 24 novembre, sur l'accès territorial aux soins, les aides démographiques et les soins non programmés, suivie, à la fin du mois par une journée de négociations bilatérales, et le 8 décembre, par une séance sur le rôle du médecin traitant et le "gain de temps médical". "Ce ne sont pas des sujets accessoires, ce sont des sujets importants dont on devra parler", reconnaît le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. Mais la question tarifaire reste "la principale préoccupation des médecins sur le terrain", insiste le généraliste. En témoigne le mouvement "Médecins pour demain" pour un C à 50 euros... Le directeur de la Cnam se dit "serein" Les syndicats ont également formulé le souhait d'avancer la première journée de négociations bilatérales. Enfin, ils ont posé deux "pré-requis" à la reprise des discussions : recevoir un texte sur l'indexation des pensions de retraite ASV (qui est sur le point d'être examiné par la commission de la Cnam) et obtenir des garanties (d'ordre "techniques", dit la Cnam) sur l'accès au secteur 2 pour les jeunes spécialistes. Face aux demandes des médecins libéraux, Thomas Fatôme "a pris acte et a dit qu'il devait en référer à ses actionnaires", rapporte Jérôme Marty. Puis la séance a été levée.
Lors d'une conférence de presse, mercredi soir, le directeur de la Cnam, Thomas Fatôme, s'est montré "serein" face à ce contretemps, promettant de revenir rapidement avec un nouveau calendrier. Le fait que les syndicats soulèvent d'emblée la question tarifaire n'a "pas été une surprise". Dans son discours introductif, le patron de la Cnam, conscient des "fortes attentes" du côté des médecins libéraux, avait affirmé "sans détour et très clairement" : "il y aura des revalorisations dans cette convention", notamment vers "la médecine générale" mais aussi pour "certaines spécialités cliniques qui sont aujourd’hui en souffrance comme la pédiatrie ou encore la psychiatrie". "La négociation conventionnelle, ce n'est pas seulement un exercice de revalorisation" Toutefois, il y a également de "fortes attentes" vis-à-vis des médecins libéraux, a insisté Thomas Fatôme. "J'ai eu l'occasion de redire que la négociation conventionnelle n'est pas seulement un exercice de revalorisation", a-t-il rappelé. Elle vise "d'abord à répondre aux besoins de santé. Pour ce faire, il faut améliorer l'attractivité de la médecine libérale. Ce sont deux objectifs sur lesquels il faut avancer de façon simultanée", a insisté Thomas Fatôme. Quant à l'enveloppe financière, elle dépendra des engagements pris dans cette convention, notamment en matière d'accès aux soins. Donnant-donnant... Article modifié à 19h11 : ajout de la réaction du directeur de la Cnam
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