D'une même voix, directeurs d'établissements et syndicats ont interpellé Emmanuel Macron sur la "détérioration" des conditions de prise en charge des personnages âgées, demandant des arbitrages financiers pour mettre fin à une situation qu'ils jugent "explosive".
"On a 15 minutes pour lever un résident, l'emmener aux toilettes, lui faire sa toilette, le mettre à petit-déjeuner et faire son lit", témoigne Anne-Sophie Pelletier, représentante CGT, ancienne porte-parole du mouvement de grève qui a touché cet été l'établissement "Les Opalines" à Foucherans (Jura). "Le taux d'encadrement est largement insuffisant, les personnels ne sont pas assez formés, les accidents du travail et les maladies professionnelles explosent, et les absents ne sont pas remplacés", a-t-elle alerté jeudi, devant la presse. Ce même jour, dépassant les clivages, l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) et des représentants de CFDT, CFTC, CGT, FO et Unsa ont signé ensemble le texte qu'ils ont adressé au chef de l'Etat. "Les personnes âgées sont insuffisamment accompagnées dans les actes de la vie quotidienne, les familles s'épuisent et les professionnels sont au bord du gouffre", y écrivent-ils. "Les financements n'ont pas suivi l'augmentation du nombre de personnes âgées." Ils réclament des arbitrages financiers, ainsi que la mise en place "dans les meilleurs délais" des ratios de personnels en fonction du degré de dépendance des résidents, préconisés dans le Plan solidarité grand âge 2007-2012. Actuellement, le taux d'encadrement est de 0,57 soignant par résident. Ce plan préconisait 0,65 et jusqu'à un pour un pour les cas de très grande dépendance. Concernant la baisse du nombre d'emplois aidés, les signataires espèrent "le maintien et la pérennisation de tous les postes occupés" car ils répondent "à des besoins réels". Ils demandent enfin au président le retrait de la réforme du financement des maisons de retraite, qui prévoit une convergence des dotations aux Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) publics et privés sur sept ans, jusqu'en 2023. [avec AFP]
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