
Médecine "planquée" : le tacle de la CSMF aux salariés des centres de santé
Le 11 février dernier, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) rendait un rapport sévère sur l'évaluation du modèle économique des centres de santé. Dans un communiqué, la CSMF appelle le ministère de la Santé à "prendre le sujet à bras le corps" afin de mettre fin à "un système à deux vitesses" : d'un côté "une médecine libérale qui cravache" et de l'autre "une médecine salariée plus planquée".

La CSMF ne mâche pas ses mots. Dans une lettre destinée à ses adhérents et publiée sur son site le 17 février, la Confédération réagit vivement au rapport de l'Igas sur l'évaluation du modèle économique des centres de santé pluriprofessionnels, rendu public quelques jours plus tôt. "La note est salée", écrit le syndicat de médecins libéraux, reprenant une partie des conclusions de l'Igas, qui avait été missionnée par les anciens ministres François Braun et Agnès Firmin Le Bodo.
Dans son rapport de plus de 140 pages, l'administration fait d'abord état de la dégradation de la situation financière et économique des 586 centres de santé pluriprofessionnels en activité en 2022, du fait d'une forte augmentation des charges d'exploitation non compensée par celle des recettes, encore très majoritairement composées des honoraires.
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Langard Francois
Oui
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Elle met aussi en lumière des "dysfonctionnements de la procédure de déclaration d’un médecin traitant qui pourraient expliquer une partie des différences de patientèle MT entre médecins salariés et libéraux, respectivement de 700 et de 1100 en 2022".
L'Igas rapporte surtout une "activité moins productive" en nombre d’actes des médecins salariés par rapport à celle des libéraux. "Le nombre médian d’actes cliniques de médecine générale par ETP annuels de médecins généralistes employés par les centres s’est établi à 3396 en 2022, alors que le nombre médian d’actes cliniques pour les médecins généralistes libéraux en activité était de 4614 la même année, soit un écart de 36%".
Autant de données qui ont poussé le président de la CSMF à prendre la plume et à appeler le Gouvernement à agir. "On ne peut plus avoir un système à deux vitesses : celle d’une médecine libérale qui cravache, et celle d’une médecine salariée plus planquée dans de nombreux cas", écrit le Dr Franck Devulder, demandant aux ministres en charge de la Santé Catherine Vautrin et Yannick Neuder de "prendre ce sujet à bras le corps". "Il en va de l’accès aux soins", écrit-il dans sa lettre.
La Conf' reprend l'une des propositions de l'Igas, qui est de maintenir ou envisager l’introduction d’une part significative de rémunération variable individuelle et/ou collective dans les contrats de travail (centres de santé)". "Cette mesure pourrait d’ailleurs s’appliquer à l’ensemble de la médecine salariée", écrit le Dr Devulder, indiquant que son syndicat y est favorable.
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