"Enfin." Après plusieurs mois de demandes inconsidérées, les médecins libéraux, pharmaciens, sage-femmes ou encore infirmières vont pouvoir, dès le 1er octobre, proposer à leurs patients le vaccin de Pfizer/BioNTech. Malgré cette avancée, aujourd’hui, c’est "l’incompréhension" qui règne dans les rangs des généralistes, témoigne le Dr Battistoni, président de MG France, lors de la conférence de presse de rentrée du syndicat, ce jeudi 9 septembre. "Pourquoi si tard ? Pourquoi ce qui était impossible il y a quelques mois est possible aujourd’hui ? " se demande-t-il, agacé. Si tard, mais surtout trop tard pour les médecins de famille qui font face à de plus de difficultés pour convaincre les derniers réfractaires dans un contexte de décrue de l’épidémie. "Le vaccin arrive alors que la cible est devenue étroite et que ça devient difficile de vacciner", déplore le Dr Battistoni qui pointe désormais la nécessité de vacciner deux cibles : les plus vulnérables, et ceux qui pourront bénéficier de la dose de rappel (les 65 ans et plus et les personnes à risque de formes graves du Covid).
Face à la réduction du nombre de volontaires – près de 74% des Français sont primo-vaccinés, MG France s’inquiète de ne pas parvenir à écouler toutes les doses de vaccin Pfizer (6 ou 7 doses par flacon) qu’ils vont recevoir. "Ouvrir un flacon sans savoir combien d’injections vous allez faire, c’est compliqué, sauf à admettre que vous allez gâcher des doses", lance le président qui demande au Gouvernement d’accélérer la mise à disposition de doses unitaires avec une "seringue toute prête", qui permettrait de vacciner au cas par cas et d’éviter ainsi le gaspillage. D’autant que va se poser prochainement la question de vaccination contre la grippe, à partir du 23 octobre. MG France recommande aux patients concernés par le rappel de vaccin Covid de "faire les deux simultanément", comme le préconise la HAS, au risque de voir certains patients ne pas en faire du tout, au regard des contraintes.
Face aux menaces et pressions qui pèsent sur les directeurs d’hôpitaux et professionnels de santé, le syndicat MG France s’est associé à la vague de soutien, portée notamment par un collectif, dont font partie le Dr Jérôme Marty et la Pr Karine Lacombe, qui a interpellé mardi les autorités. "MG France dénonce avec la plus grande vigueur ces tentatives d’intimidation" et ces "méthodes totalitaires", a déclaré le Dr Jacques Battistoni. Indiquant que ces faits sont "relativement rares" dans les cabinets de généralistes – épargnée grâce au "lien de confiance" établi entre eux et leurs patients, le praticien rapporte toutefois des signalements de menaces et insultes. Ces derniers prennent souvent la forme de messages "anonymes", indique-t-il. Des "affichettes placardées" sur les cabinets par exemple.
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