20 000 médecins formés, réintégration des étudiants partis à l'étranger, passerelles… le plan de la droite contre les déserts médicaux

16/10/2023 Par Aveline Marques
Démographie médicale
Le cardiologue Yannick Neuder, député Les Républicains de l'Isère, vient de déposer une proposition de loi visant notamment à accroître significativement le nombre de médecins formés chaque année.

  "Il faut un plan choc contre les déserts médicaux car les lois rustines tapent sur les forces vives, les médecins et les paramédicaux", lance sur le réseau social X le Dr Yannick Neuder, député Les Républicains et auteur d'une proposition de loi contre les déserts médicaux déposée vendredi 13 octobre, qu'Egora a pu consulter.

Yannick Neuder - DR

L'élu isérois, par ailleurs secrétaire général à la Santé du Shadow cabinet LR, y présente 14 mesures visant notamment à accroître fortement le nombre de médecins formés chaque année. Un texte cosigné par 61 députés, "soit la quasi-totalité du groupe parlementaire", souligne-t-il. Plutôt que la coercition, qui nuirait "significativement à l'attractivité des métiers du soin", le plan vise trois objectifs : territorialisation, formation et simplification. Le cardiologue souhaite ainsi rendre effective la fin du numerus clausus en conditionnant le nombre d'étudiants formés aux besoins de chaque territoire et non plus aux seules capacités de formation des facultés comme actuellement. Une mesure qui irait de pair avec un "plan Marshall d'investissement pour les facultés". "Il faut doubler le nombre de médecins, passer de 10 000 à 20 000, comme l'a fait l'Angleterre car on sait que pour un médecin qui part, il faut prévoir plus de deux médecins pour le remplacer", soutient-il dans Le Figaro. Autre mesure de la PPL, la possibilité pour les collectivités locales de contractualiser avec les facultés de médecine, les instituts de formation et les professionnels de santé de leur territoire pour développer les stages auprès de professionnels libéraux. "Cette convention ouvrirait le droit au versement d’indemnités de déplacement, de restauration et d’hébergement par les collectivités locales aux étudiants signataires", est-il indiqué. En parallèle, le texte ambitionne de réévaluer les conditions d'agrément, de formation et de rémunération des maitres de stage universitaires (MSU).   Des passerelles fléchées vers la médecine générale pour les paramédicaux Afin d'endiguer la fuite des cerveaux, Yannick Neuder propose de réintégrer au cursus français les étudiants partis étudier à l'étranger. "Cette mesure ne s’appliquerait qu’aux étudiants inscrits dans une formation à l’étranger avant la promulgation de la présente proposition de loi", est-il précisé. Il veut également développer les passerelles "fléchées vers la médecine générale" pour les paramédicaux qui souhaiteraient reprendre des études "accélérées" de médecine. Pointant une hausse des abandons en première année, il veut revenir au concours d'entrée en Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) et retirer la formation de Parcoursup. La proposition de loi crée également une disposition qui impose un principe de substitution obligatoire à chaque fois que l’ARS envisage la fermeture d’un établissement ou d’un service hospitalier. "En clair : aucune fermeture sans alternative", résume le député.   "Taxe lapin" Le texte instaure encore une formation à la santé "à tous les stades de la scolarité", "visant à l’acquisition de compétences d’autosoins ainsi qu’à améliorer la compréhension générale de l’organisation du système de santé par la population". Un article propose par ailleurs de responsabiliser financièrement les patients qui n’honorent pas leurs rendez-vous médicaux de façon répétée via une "taxe lapin". Enfin, le texte instaure une loi pluriannuelle de programmation de la santé pour fixer une trajectoire quinquennale.

8 commentaires
9 débatteurs en ligne9 en ligne
Photo de profil de Patrick Tafani
869 points
Débatteur Renommé
Médecine générale
il y a 1 an
Oui,des mesurettes qui partent dans tous les sens et inaudible. il faut revaloriser la profession et donc les prix des consultations. Redonner de l'attractivité à la profession....avant les filières
Photo de profil de Christophe Lherbier
451 points
Débatteur Renommé
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Si je reprends son argument, il faut deux médecins pour remplacer un retraité. Sachant que le retraité a anticipé son départ compte tenu des conditions catastrophiques (financières, charges, administr
Photo de profil de Jean Francois Granger
254 points
Débatteur Renommé
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
On s'attendrait à mieux de la part d'un élu de droite. Un catalgue de mesurettes qui ne résoudront rien. Par contre la seule mesure efficace, rendre de l'attractivité au métier en augmentant le tarif
 
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