C’est un constat “inédit” qui “illustre la crise profonde d’attractivité que traverse la profession de sage-femme” pour l’Ordre : à la rentrée de septembre, 20% des places en maïeutique étaient non pourvues par les étudiants en Pass et en LAS. Alors que 1068 places ont été ouvertes, 196 sont restées vacantes. Dans un communiqué conjoint, l’Association nationale des étudiant(e)s sages-femmes, la Conférence nationale des enseignants de maïeutique, le Collège national des sages-femmes de France et l’Ordre se sont ainsi inquiétés de cette pénurie de professionnelles “au sein des maternité mais aussi en ville”. D’autant que ces organisations soulignent un autre constat inquiétant : les radiations des professionnelles en âge d’exercer enregistrées par le Conseil de l’Ordre ont augmenté de 112% au cours du premier semestre 2022. “Ce phénomène contribue à dégrader davantage la qualité et la sécurité des soins mais aussi les conditions d’exercice, conduisant ainsi sages-femmes et étudiants à fuir la profession”, écrivent-elles.
Pour redonner de l’attractivité, il est donc “indispensable” selon elles de “conforter le caractère médical” des sages-femmes dès la formation initiale. Une proposition de loi en ce sens sera discutée le 19 octobre. Mais il faut encore aller plus loin, plaident aussi les organisations représentatives, en prévoyant l’intégration universitaire de la filière maïeutique dès 2024 : aujourd’hui, elle est financée par les régions et conventionnée avec les universités et les hôpitaux de rattachement. Elles demandent par ailleurs de permettre aux enseignants d’accéder au statut hospitalo-universitaires “afin de pouvoir exercer au sein des maternités tout en enseignant et en menant une activité de chercheur”. Enfin, elles demandent à ce que les sages-femmes puissent avoir le statut de praticien hospitalier. “Pour mettre fin à la pénurie et redonner de l’attractivité au métier et aux études, il est urgent que les sages-femmes disposent des mêmes prérogatives que les autres professions médicales, qu’il s’agisse de leur formation initiale ou de leur statut professionnel”, concluent les organisations représentatives.
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