Exigences accrues, conflits : ce que pensent les infirmiers belges de leurs patients
Les patients et leurs familles sont de plus en plus exigeants, déplorent les infirmiers belges dans une étude publiée à l'occasion de la Journée internationale de l'infirmier.
Plus de 90% des infirmiers belges estiment que les patients sont devenus plus exigeants. Cette observation vaut aussi pour les familles des patients, révèle une étude publiée ce vendredi à l'occasion de la Journée internationale de l'infirmier. "Les patients et leur famille ont aujourd’hui une multitude d’informations à leur disposition, constate Pascale Vanrillaer, qui travaille pour une société de recrutement et qui a commandé l'étude. Face au médecin ou à l’infirmier, ils arrivent avec une série de données en tête et des questions. Ils veulent être aux commandes de leur santé. Mais tout ce qu’on trouve sur Internet n’est pas toujours fiable non plus. Il faut alors pouvoir leur en faire prendre conscience. La relation a changé." Les patients remettent volontiers en question les prescriptions, notent les infirmiers. "Ils n’ont pas envie de faire tel examen ou prendre tel médicament, car ils ont lu quelque chose là-dessus, ou alors pas à l’heure proposée. Ils se plaignent de la nourriture, du manque de confort, de la lenteur des soins, etc., bien plus qu’avant, constate Véronique, infirmière depuis plus de 30 ans, qui remarque aussi une augmentation des altercations avec les familles. Nous allons bientôt avoir à l’hôpital un service de gardiennage. La nuit aussi. Notamment parce que les familles ne respectent pas les horaires des visites." Des situations qui induisent du stress. D’ailleurs 99 % des sondés se disent stressés. "C’est paradoxal car le nouvel échange qui doit se faire avec le patient pour répondre à toutes ses questions demande du temps. Or justement, les problèmes de pénurie de personnel et les questions de rendement font que le personnel a moins de temps à consacrer à chaque patient." Tout cela demande une adaptation. "Les infirmiers sont demandeurs de formations et d’un accompagnement de carrière, notent les auteurs de l'étude. Mais il faudrait plus un accompagnement sur le terrain pour voir les situations concrètes difficiles et travailler sur le vécu pour pouvoir adapter leur mode de communication à l’avenir." [Avec Lalibre.be]
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