Tous les blocs opératoires à l'arrêt à compter du 1er juillet ?

30/04/2019 Par Aveline Marques
Le décret du 27 janvier 2015 octroie aux infirmières de bloc opératoire diplômées (Ibode) l'exclusivité sur un certain nombre d'actes… fréquemment assurés par des infirmières non spécialisées. Pour les chirurgiens, si le décret s'applique comme prévu au 1er juillet prochain, "il sera impossible de faire fonctionner les blocs opératoires".

Le décret partait d'une bonne intention : reconnaître les compétences des Ibode, l'une des trois spécialités infirmières, sanctionnée par un diplôme de niveau master. Mais son application risque de perturber le fonctionnement de bon nombre de blocs opératoires à compter du 1er juillet. Car le texte reconnaît des actes exclusifs aux Ibode, parmi lesquels "apporter une aide à l'exposition, à l'hémostase et à l'aspiration". Des actes aujourd'hui pratiqués par de nombreux infirmiers travaillant dans les blocs, "compétents mais non Ibode", alertent dans un communiqué commun daté du 29 avril la Fehap, la FHP et Unicancer.

Jeudi 25 avril, c'étaient l'Union des chirurgiens de France (UCDF) et le syndicat Le Bloc qui avaient sonné l'alarme face aux conséquences de ce décret, appliqué sans transition. Faute d'Ibode en nombre suffisant (7792 selon la Drees), "les chirurgiens et les anesthésistes se retrouvent dans la situation ubuesque de ne plus pouvoir exercer leur métier à compter du 1er juillet 2019 dans les nouvelles conditions requises par la réglementation", signalent-ils dans un communiqué. "Etant pleinement responsables de l’ensemble du personnel et des actes réalisés au cours d’une intervention chirurgicale, il leur sera impossible de faire fonctionner les blocs opératoires à compter de cette date", mettent en garde les syndicats. Ils demandant aux pouvoirs publics de prendre les décisions qui s'imposent, à savoir : une "validation massive des actes exclusifs" pour les IDE en poste "de façon à disposer d’assez de personnels pour opérer dans des conditions légales à partir du 1er juillet 2019" ; garantir un "financement pérenne" de la formation et de la revalorisation de la rémunération des Ibode ; mettre en place une formation en alternance diplômante Ibode "étalée sur 4 à 5 ans", "adaptée aux capacités financières et humaines des employeurs et du personnel soignant".

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
6 débatteurs en ligne6 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2