Un chirurgien de l'hôpital de Nantes a été suspendu par la direction du CHU. Ses compétences médicales ne sont pas remises en cause, mais l'hôpital n'explique pas les raisons de cette décision.
"Je suis complètement abattu. Je suis arrivé ce matin, j’avais deux opérations prévues à l’hôpital Laennec. On m’a dit de faire mes cartons immédiatement et des gardes attendaient devant le bureau", rapporte ce chirurgien cardiaque du CHU de Nantes. Après quatorze ans de services, il ne cache pas son indignation.
Ses compétences médicales ne seraient pas en cause
La décision est tombée jeudi 15 mars, après l'avis de la Commission médicale d'établissement qui s'est prononcée pour une suspension à titre conservatoire à l'unanimité de ses 39 membres. La direction du CHU se contente d’un communiqué : "Cette position forte et collective a été prise au regard des différents dysfonctionnements engendrés par ce praticien et constatés par les équipes médicales et paramédicales." Ses compétences médicales ne seraient pas mises en cause. Alors pourquoi l’écarter ? On sait seulement qu’un conflit empoisonne le service depuis bientôt six ans et que près de 300 interventions ont été reportées en 2017 pour des problèmes d'organisation. "On a laissé pourrir le conflit et le désordre dans le service. On lui a retiré des plages opératoires, on l’a empêché de travailler", assure Jean-Michel Badet, responsable du syndicat national des praticiens hospitaliers, en poste à Besançon, qui défend le chirurgien nantais. Il poursuit : "Dans la cardiologie, où les ego sont surdimensionnés, ça se frotte souvent entre spécialistes. Quand il y a un nouveau chef de service, quand on réorganise. Ce qui est le cas à Nantes." Au point de perturber le bon fonctionnement d’un service et d’un bloc opératoire ? "C’est possible."
"Il est la cible de la direction"
"Il est la cible de la direction, assure la CGT. Ce chirurgien a dénoncé les conditions de travail dans ce service et réclame des moyens et s’est opposé à l’encadrement qui voulait faire sortir des patients hospitalisés dont l’opération avait été reportée." La commission disciplinaire devrait se prononcer d’ici un an. Le CHU devra continuer de payer le chirurgien suspendu. "Ses interventions prévues les prochains jours seront assurées par d’autres opérateurs chirurgicaux", assure la direction. [Avec OuestFrance.fr]
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