Cadeaux, SMS : un ex-chef de service poursuivi pour harcèlement sexuel
Expert reconnu dans le traitement focal du cancer de la prostate, le chef du service d'urologie du CHU d'Angers avait été entendu une première fois début juillet 2018, à la suite d'un signalement. Rapidement suspendu à titre provisoire de ses fonctions de chef de service, il reste PU-PH en attendant son procès. "Le professeur s'est vu remettre une convocation pour harcèlement sexuel par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction et pour détournement de la finalité d'un traitement de données à caractère personnel", a indiqué le procureur de la République d'Angers Yves Gambert. L'urologue aurait consulté le dossier médical d'une employée de l'hôpital pour récupérer son adresse personnelle et lui adresser des cadeaux. Il lui aurait aussi envoyé des dizaines de SMS, et multiplié les demandes de sortie. "Ces faits étaient devenus insupportables pour ma cliente", a déclaré Me Nathalie Valade. "Cela reste très difficile de dénoncer des faits commis par un chef de service", souligne-t-elle. Entendu en garde à vue début juillet, le praticien a reconnu les faits, tout en mettant son comportement sur le compte d'un traitement médical à base de corticoïdes. "On se sent tout-puissant. Ça déclenche un désir incontrôlable de séduire. J’ai dû me battre contre moi-même et mes pulsions", se défend-il dans Le Monde. Mais le médecin assure qu’il n’a "jamais eu de geste déplacé, ni fait d’allusion sexuelle". Il dénonce une cabale orchestrée contre lui par le CHU sur fond de racisme anti-musulman. "Le parquet maintient une procédure scandaleuse et fallacieuse. On reproche à mon client d'avoir flatté une jeune femme sur son physique, de lui avoir offert des cadeaux et proposé de sortir. Ces trois éléments n'entrent pas dans le cadre du harcèlement sexuel", estime de son côté l'avocat du prévenu. [Avec AFP]
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