"Charnier" de la fac Paris-Descartes : des photos démontreraient son existence depuis plus de 30 ans
Nouveau rebondissement dans l’affaire du “charnier de Descartes”. Alors que le Centre du don du corps de Paris-Descartes - fermé depuis novembre 2019 - fait l’objet d’une enquête judiciaire pour atteinte à l’intégrité d’un cadavre pour des faits postérieurs à 2011, des diapositives prouveraient l’existence du charnier dès 1988.
C’est la journaliste Anne Jouan, déjà à l’origine des premières révélations dans L’Express en novembre 2019 sur les conditions indignes de conservation des corps donnés à la science, qui en dévoile l’existence dans l’édition de Paris-Match datée du 3 juin.
L’ignominie du charnier de Descartes existe depuis... plus de 30 ans comme en attestent les 13 diapos insoutenables de 1988 retrouvées par @ParisMatch : https://t.co/fMWW6mU4zu
— Anne Jouan (@JouanAnne1) June 3, 2021
“L’ignominie n’est pas récente, elle dure depuis plus de trente ans, écrit la journaliste dans Paris-Match. Les treize diapositives Kodak confiées par un chirurgien qui disséquait à Paris-Descartes dans les années 1980 le prouvent.”
“Un système généralisé de maltraitance”
“Des témoignages et des photos, déjà, avaient permis, en novembre 2019, de révéler cette situation sordide [...] Les clichés remontaient à 2016. La mission de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) diligentée ensuite n’a pas trouvé trace de dysfonctionnements... avant 2012. Aujourd’hui, ces diapositives datées de juin, septembre et octobre 1988 marquent un tournant. Elles sont la preuve...
que l’horreur de Paris-Descartes n’est pas le résultat des dérives macabres de quelques illuminés. Pas plus que de simples pannes de frigos [...] Cette abjection s’inscrit dans un système généralisé de maltraitance qui concerne des milliers de corps généreusement donnés à la science”, poursuit la journaliste d’investigation.
Interrogée par Anne Jouan, Dominique Hordé, secrétaire générale du centre de mars 2016 à juin 2018, qui avait dénoncé à plusieurs reprises les conditions indignes de conservation des corps, déclare notamment que “les directions successives ne pouvaient pas l’ignorer”.
Si la justice “ne s’intéresse pour l’instant qu’aux faits postérieurs à 2011”, la journaliste tient à alerter que “entre 1988 et 2011, plus de 18.000 donneurs ont légué leur corps à Descartes”.
Dans un long thread sur le réseau social Twitter, le Dr Christian Lehmann, qui a fait ses études à la Paris-Descartes, revient sur son expérience personnelle, et évoque cette nouvelle série de photos “impubliables” mais qui “constituaient un tournant”, “signifiaient tant de choses terribles”.
Nouveau thread sur #CharnierParisDescartes au vu de l'évolution de l'affaire. TriggerWarning: Body Horror. Je ne montrerai aucune photo mais c'est quand même atroce pic.twitter.com/OghlAhrwWP
— Christian Lehmann (@LehmannDrC) June 3, 2021
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