Nouveau rebondissement dans l’affaire du scandale du Centre du don des corps (CDC) de l’université Paris-Descartes. Au cœur d’une polémique pour son “charnier”, pour lequel 35 familles de défunts ont porté plainte, le CDC avait annoncé avoir été cambriolé en janvier 2020. Alors qu’une plainte avait été déposée pour "vol" et "intrusion non autorisée dans un système de données", cette enquête a été classée "faute d'infraction", a précisé le parquet, confirmant une information de Libération.
Le cambriolage était supposé avoir eu lieu de nuit et des cartons d'archives, notamment de 2002, 2009 et 2016 avoir été emportés. Libération révèle que Christine Clerici, la présidente de l'Université de Paris (renommée ainsi après la fusion des universités Paris-Descartes et Paris Diderot), a écrit au parquet en juillet pour l'informer qu'"à la suite d'un travail spécifique d'archivage (...), les archives manquantes ont été retrouvées". "Elles étaient donc mal conditionnées et non volées", ajoute selon le quotidien Christine Clerici, qui présente ses "sincères excuses pour ce regrettable malentendu".
Le CDC fait l’objet d’une fermeture administrative depuis le mois de décembre 2019. Locaux vétustes, dépouilles putréfiées et rongées par les souris, soupçon de marchandisation des corps... Dans un article publié fin novembre 2019, l'Express avait dénoncé les "conditions indécentes" de conservation au CDC de dépouilles de "milliers de personnes ayant fait don de leur corps à la science".
Au terme de l'enquête préliminaire, une information judiciaire a été ouverte le 8 juillet pour "atteinte à l'intégrité d'un cadavre", et un ancien préparateur en anatomie a été mis en examen de ce chef début décembre. En juin, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (Igésr) avaient estimé dans une enquête administrative que l'Université Paris-Descartes était responsable de "graves manquements éthiques" dans la gestion du CDC. Le rapport évoquait notamment une "perte de repères (...) tant chez les préparateurs que chez les intervenants" sur les corps et s'interrogeait sur une "volonté de nuire ou de porter atteinte aux cadavres" de "certains préparateurs".
[Avec AFP et Libération]
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