Il avait communiqué sur son traitement à l'azithromycine contre le Covid : un généraliste sanctionné d’un blâme par l’Ordre
Le 7 décembre dernier, le Dr Jean-Jacques Erbstein, médecin généraliste à Créhange (Moselle), était auditionné devant la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins pour avoir communiqué dans l’Est Républicain, en avril 2020, sur son protocole de soins à base d’azithromycine contre le Covid. Dans une décision rendue publique le 4 avril dernier, l'instance l'a sanctionné d’un blâme.
Il avait écopé d'un avertissement en première instance. Le Dr Jean-Jacques Erbstein, médecin généraliste, a finalement reçu un blâme de la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins, le 4 avril dernier. Sanction dont il a pris connaissance ce mardi 9.
Les faits remontent au 11 avril 2020, au début de la crise sanitaire. Le généraliste exerçant en Moselle, un département particulièrement touché par le virus, indique dans une interview accordée à l’Est Républicain avoir administré à plusieurs de ses patients un traitement alliant azithromycine et Singulair, qui semble selon lui réduire le nombre de décès et d’hospitalisation. Un protocole de soins qui n'est "ni reconnu scientifiquement ni recommandé par les autorités sanitaires publiques" et dont il a fait "la promotion dans les médias", pointe la chambre disciplinaire dans sa décision.
Le 31 mars 2021, la chambre disciplinaire de première instance de la région Grand-Est porte plainte contre le généraliste mosellan. Ce dernier écope d’un avertissement.
Ce n’est pas le médecin qui a été blâmé, c’est la grande gueule
Le 21 avril 2022, le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) demande une peine plus sévère à l’encontre du généraliste et fait donc appel de la décision de la chambre disciplinaire de première instance. Auditionné en décembre dernier, le Dr Erbstein est finalement sanctionné d’un blâme.
Contacté par Egora, le généraliste déclare qu’il ne "regrette pas [ses agissements], mais qu’[il] aurait peut-être mieux fait de se taire". "Ce qu’on me reproche, c’est d’avoir ouvert ma bouche. Ce n’est pas le médecin qui a été blâmé, c’est la grande gueule", constate celui qui estime n'avoir fait qu'"appliquer les recommandations de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF)".
Le généraliste mosellan indique à Egora qu’il ne contestera pas la décision de la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins. "Ils m’ont blessé au plus profond de mon intégrité de médecin, en disant que j’avais pris mes patients pour des cobayes. Je n’ai pas eu cette impression en leur donnant un antibiotique et un anticoagulant", confie-t-il, désabusé.
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