
Ils avaient violemment agressé une dizaine de soignants aux urgences d'Annemasse : un an de prison ferme requis contre les deux frères
Dix-huit mois de prison, dont six avec sursis, ont été requis à l'encontre de deux frères jugés pour des violences contre des soignants aux urgences d'Annemasse, en Savoie, le 8 janvier dernier.

Lors d'une audience tardive devant le tribunal de Thonon-les-Bains, les soignants des urgences de l'hôpital privé Pays de Savoie d'Annemasse ont rapporté avoir été victimes d'une agression très violente. Ils ont décrit des coups de pied et de poing, des cris, des cheveux tirés, des collègues poussés, un autre traîné "sur quatre à cinq mètres", "un mouvement de foule" et "une grande violence sur un temps très court". Une dizaine de soignants avaient été directement affectés par cette agression, le 8 janvier dernier.
Les deux prévenus, âgés de 25 et 33 ans, ont nié les faits. "C'est tout faux, tout simplement", ont insisté les deux frères, dont l'aîné était arrivé aux urgences avec une blessure à la tête. Les deux hommes avaient été interpellés le lendemain des faits, quand ils s'étaient présentés au commissariat d'Annemasse pour se plaindre des conditions de leur admission à l'hôpital et d'un refus de soin.
Allez-vous fermer votre cabinet le 12 mars prochain contre les violences faites aux soignants ?

Christophe Zeter
Non
Aucun interêt, tout le monde s'en fiche éperdument : ceux qui ne sont pas concernés, les politiques, et ceux que ça ne concernera ... Lire plus
A la barre, le plus jeune a accusé le personnel de l'avoir laissé dans le "doute" quant à la prise en charge de son frère, pour des raisons administratives. "Certains sentaient l'alcool", a-t-il également affirmé. Le pot de Noël de l'équipe des urgences se déroulait bien ce soir-là, et des agents en service avaient rejoint ceux hors service. Mais "il n'y avait pas d'alcool", ont assuré plusieurs parties civiles.
Une décision attendue le 10 mars
Le tribunal a pu visionner les images des caméras de surveillance présentes dans le service, sauf celle qui aurait pu filmer la majorité de la scène mais qui était hors-service cette nuit-là. Certaines images montrent des gestes de violences difficilement attribuables aux uns ou aux autres.
La défense a demandé la relaxe des deux prévenus, en dénonçant une enquête "menée exclusivement à charge" et "un contexte de pressions politiques et médiatiques". Le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins, Yannick Neuder, s'était rapidement rendus sur place pour dénoncer une violence "intolérable".
Le procureur Xavier Goux-Thiercelin a, lui, réclamé la condamnation des deux frères à 18 mois d'emprisonnement dont six mois avec sursis probatoire, avec mandat de dépôt. La décision sera rendue le 10 mars.
[Avec AFP]
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