Une nouvelle étude du Pr Raoult condamnée par l’ANSM, la justice saisie
"L'ANSM a bien connaissance de la nouvelle étude publiée dans la revue New microbes and new infections, qui n'a effectivement pas obtenu l'autorisation de l'ANSM et l'avis favorable d'un comité de protection des personnes, nécessaires et obligatoires pour garantir la sécurité des patients. L'ANSM a saisi de nouveau la justice au titre de l'article 40, comme lors de la publication du pré-print", a indiqué l’agence sanitaire à l’AFP, sans préciser la date de la saisine. Les ministres de la Recherche et de la Santé ont condamné une "nouvelle violation des règles éthiques". Dans un courrier transmis à l’AFP, Sylvie Retailleau et Aurélien Rousseau soulignent que cette sanction intervient alors que les autorités travaillent à "la création d'une nouvelle relation de confiance entre l'État et les dirigeants de l'IHU-MI (institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection)". Fin octobre, l’ANSM avait en effet décidé d’alléger les restrictions visant l’institut en matière d’essais cliniques, suspendus fin 2022, sans les lever totalement. L’étude dans le viseur, publiée en octobre dans la revue New microbes and new infections, porte – comme pour le pré-print retiré en juin par ses auteurs – sur plus de 30 000 patients traités en 2020 et 2021 et démontre les supposés bénéfices de l'hydroxychloroquine dans le traitement précoce du Covid. Elle avait été qualifiée par 16 sociétés savantes de médecine de "plus grand essai thérapeutique sauvage connu". Si, comme le rappellent les ministres, le Pr Raoult n’exerce plus à l’IHU depuis plus dun an, l’étude est signée par quatre autres chercheurs dont trois sont encore en poste au sein de l’établissement. Le cardiologue américain, figure des antivax outre-Atlantique, est également signataire. Les hôpitaux universitaires de Marseille (AP-HM), autorité de tutelle de l’IHU, ont également condamné "la publication de cet article portant sur une étude qui, selon l'ANSM, ne respecte pas la réglementation et la protection des patients". Rappelant "avoir précédemment demandé aux auteurs de retirer ce pré-print, considérant cette étude contraire aux règles méthodologiques et éthiques". Une réaction à laquelle s’est associé le nouveau directeur, Pierre-Edouard Fournier, longtemps proche du Pr Raoult. Les ministres rencontreront "prochainement" la direction de l’Institut afin d’"assurer le suivi" de la nouvelle feuille de route de l’établissement et des "19 recommandations du rapport conditionnant la poursuite de son activité", ont-ils ajouté dans leur courrier. [avec AFP]
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