Raoult, Buzyn, Salomon... La commission d’enquête sur la gestion de la crise sanitaire démarre ses auditions
Ministres, directeurs d’agences sanitaires et d’administrations aux manettes ces derniers mois seront entendus tour à tour par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur leur gestion de la crise du coronavirus. L’objectif, selon la présidente de cette commission, Brigitte Bourguignon (LREM), sera d’"établir la généalogie et la chronologie de cette crise".
Car si l’épidémie marque le pas sur notre territoire, beaucoup s’accordent à dire qu’il est nécessaire de tirer les leçons de cet épisode sans précédent, responsable d’une importante crise économique et sociale à venir.
Par ailleurs, après l’allocution d’Emmanuel Macron, dimanche soir, et son éloge de la gestion de la crise sanitaire, l’opposition s’est soulevée, à l’image d’Eric Ciotti, député LR et rapporteur de la commission d’enquête, qui a dénoncé sur les réseaux sociaux "un déni surréaliste sur le bilan sanitaire dramatique de la France", qui s’élève à ce jour à près de 29.500 victimes.
Loin de vouloir “faire le procès de quiconque”, l’élu des Alpes-Maritimes entend faire la lumière sur “les fautes, les failles et les dysfonctionnements majeurs” pour ne pas les reproduire. Mais pour Alexis Corbière, député FLI, la commission d'enquête "est entre les mains de ceux qui, en raison de leur proximité politique, ne créeront pas toutes les conditions pour que la lumière soit faite".
Didier Raoult et Agnès Buzyn convoqués
Liberté de prescription, gestion des masques, prise en charge dans les Ehpad, maintien des municipales… Au total, 32 députés de la commission évoqueront ces sujets. La question du manque de production en Europe de médicaments et d'équipements de... protection sera également évoquée, alors qu'Emmanuel Macron a évoqué dimanche "notre dépendance à d'autres continents pour nous procurer certains produits".
Les auditions débuteront ce mardi à 17h avec le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. Mercredi, François Bourdillon, ancien directeur de Santé publique France et Geneviève Chêne, sa successeure, seront entendus. Jeudi, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, devra également s’expliquer. Selon des sources parlementaires, des scientifiques passeront également par cette commission d’enquête, dont le Pr Didier Raoult, ainsi que des politiques comme Agnès Buzyn, ex-ministre de la Santé.
La commission détiendra des pouvoirs d'investigation élargis : convocation obligatoire sous peine de sanctions pénales, auditions sous serment, contrôles sur pièces, déplacements possibles… De son côté, le Sénat mettra en place sa propre commission d’enquête à la fin du mois. Cela n’empêchera évidemment pas la justice d’enquêter. D’ailleurs, le parquet de Paris a ouvert mardi dernier une enquête préliminaire sur la gestion de la crise.
[avec AFP]
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