Vitamine D, bilan thyroïdien, dosage du magnésium… Les biologistes appellent à "mieux encadrer" les prescriptions
Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, en cours d'examen au Sénat, prévoit une économie de 200 millions d'euros sur les actes de biologie médicale, le SNMB plaide dans un communiqué du 13 novembre "pour l'introduction de mesures de maitrise médicalisée des dépenses de biologie", en lieu et place des réductions du tarif des actes décidées année après année avec la Cnam.
9% des dosages de vitamine D sont pertinents
Pointant "l'augmentation régulière du nombre d'actes de biologie", le syndicat appelle concrètement à privilégier "les actes dont la prescription est utile et pertinente". Il demande ainsi le déremboursement d'"examens obsolètes, comme le dosage du magnésium globulaire".
Le syndicat suggère également de conditionner le remboursement de certains examens, notamment le dosage de vitamine D et la mesure de la vitesse de sédimentation, à une prescription émanant "de spécialités médicales précises". Ainsi, 40 millions d'euros pourraient être économisés chaque année si la prescription du dosage de vitamine D était réservée à certains médecins, calcule le SNMB. En effet, "chez les patients âgés de 16 à 65 ans, seuls 9 % des dosages de vitamine D correspondent, in fine, à une indication recommandée par la HAS", met en avant le syndicat, reprenant une donnée de la Cnam.
Enfin, les biologistes demandent à ne rembourser certains examens secondaires "si et seulement si un premier examen s'avère anormal". "Dans le cadre d’un bilan thyroïdien il n’est pas nécessaire de doser d’emblée toutes les hormones, mais réaliser des dosages conditionnels en cascade en fonction des anomalies observées", soulignent-ils.
Cette maitrise médicalisée des dépenses "serait dans l’intérêt des patients et de la Sécurité sociale, insiste le Dr Jean-Charles Azoulay, président du SNMB. Or, aujourd’hui, les pouvoirs publics multiplient les réductions de tarifs des actes de biologie médicale, créant une spirale infernale menant à l’asphyxie des laboratoires et fragilisant ainsi un acteur clé de notre système de santé, la biologie, participant à plus de 70% des diagnostics médicaux."
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