Les prestations liées à la vieillesse et à la santé font de la France le numéro un européen, voire mondial, en matière de dépenses de protection sociale. En revanche, souligne la Drees dans une étude publiée jeudi, celles consacrées à la lutte contre la pauvreté pèsent beaucoup moins qu'ailleurs. La France a versé 714,5 milliards d'euros de prestations sociales en 2016, ce qui représente 32,1% du PIB (+4 points en 20 ans), comparé à une moyenne de 27,5% pour l'Union européenne à 28 pays. La France est le pays européen qui dépense le plus, juste devant le Danemark et la Finlande.
Santé et vieillesse représentent ensemble 81% des dépenses de protection sociale, suivies des prestations familiales (8%) et de celles liées à l'emploi (chômage, insertion, 6%). Comme le logement, la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale représente 3% des dépenses. Alors qu'Emmanuel Macron a récemment regretté qu'"on met(te) un pognon de dingue dans les minima sociaux" et que "les gens pauvres restent pauvres", la Drees a évalué l'effort social de la nation en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion entre 1,8% et 2,6% du PIB en 2016, selon le périmètre considéré. Avec un taux de pauvreté monétaire estimé à 13,6% en 2016 (+1,1 point depuis 2008) - proportion de la population vivant en dessous de 60% du niveau de vie médian, soit avec moins de 1.000 euros par mois - La France a de meilleurs résultats que l'Union européenne à 15 pays (17,1%). En Suède, en Allemagne et au Royaume-Uni, le taux de pauvreté est autour de 16%, tandis qu'il dépasse 22% en Espagne. Selon les calculs d'Eurostat, la totalité du système de redistribution sociale et fiscale "réduit de l'ordre d'une dizaine de points la pauvreté et l'exclusion sociale en France", qui se situerait sans lui à 24% environ, a précisé Romain Roussel, sous-directeur adjoint à la Drees. [Avec AFP]
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