Entreprises du médicament : les conditions pour gagner le défi de l’innovation thérapeutique
Dans cette optique, F. Collet a souligné l’importance d’un dialogue « constructif et permanent » avec les pouvoir publics. Cela passe d’abord par la finalisation des 40 mesures du Conseil stratégique des industries de santé (Csis) de 2018, qu’il considère de façon très positive, avant d’entamer la préparation du prochain Csis pour 2021. Autre axe de travail pour l’année qui vient : le renouvellement de l’accord-cadre qui représente la « colonne vertébrale de la politique du médicament en France ». Existant depuis 1994, et conclus entre le Leem et le Comité économique des produits de santé (Ceps) tous les 3 ans, ces accords constituent, en effet, le cadre de référence de la fixation des prix des médicaments en France. Ils sont un gage de souplesse et d’appropriation des décisions, selon le président du Leem. Autre axe de dialogue à renforcer, celui avec les médecins. « Le déficit de confiance qui existe doit constituer un priorité ». Selon F. Collet, ce phénomène est en partie lié à une désinformation. « Les médecins – notamment les plus jeunes – doivent prendre conscience de l’explosion des fake news et contre-vérités en santé qui alimentent la suspicion du public et qui tendent à opposer professionnels de santé et entreprises du médicament pourtant unis contre la maladie. La vérité scientifique est un combat de longue haleine – mais nous le livrerons sans faiblesse. Nous le devons aux patients, aux médecins, mais aussi à nos collaborateurs ». Il en va de même pour les patients et le grand public. Une récente enquête (Ipsos, novembre 2019) montrait en effet que si 8 Français sur 10 ont confiance dans les médicaments, seul 1 sur 2 (52%), ont confiance dans les entreprises du médicament. « Nous devons travailler avec eux. Leur retour d’expérience est indispensable ».
Un contexte porteur Car l’innovation est bien là : pour preuve, le nombre de médicaments enregistrées par la FDA, est passé d’une quarantaine en 2010 à une soixantaine en 2018. Ces évolutions thérapeutiques vont s’accélérer...
dans la prochaine décennie. Les thérapie géniques et cellulaires occupent dans ce paysage une place évidente, justifiant, pour F. Collet d’intégrer France Biotech au sein du Leem. Il a cependant tenu à rappeler « la prise de risque, d’incertitudes » inhérentes à ce type d’innovation. Pour développer un médicament, on considère, par exemple, qu’il faut actuellement 1 milliard et demi à 2 milliards d’euros, et 2 fois plus de temps que pour mettre au point un nouveau modèle d’avion. L’industrie française semble aussi avoir retrouver son attractivité et sa compétitivité : la France se situant désormais en tête des pays européens en termes d’attractivité industrielle selon l’étude d’EY du 13 janvier 2020. Enfin, le contexte sociétal est porteur, la santé devenant la priorité numéro 1 des Français, ce qui traduit probablement, selon F Collet, « un sentiment d’inquiétude chez nos concitoyens concernant l’avenir de notre système de santé ». La France peut -elle gagner le défi de l’innovation ? La France a-telle les moyens de ses ambitions? Le président du Leem répond « clairement oui », que ce soit en production ou en recherche. Les entreprises du médicament françaises pèsent 54 Mds € de chiffre d’affaires (CA). Elles constituent le 3ème plus gros domaine en termes d’exportation. Et le médicament reste le 4ème plus gros contributeur à la balance commerciale. L’emploi est présent aussi avec près de 100 000 emplois directs, et 7 000 recrutements par an. La R et D pèse 10 à 15% du CA des entreprises, et concernant la recherche clinique, la France participe à 19 % des essais initiés dans le monde en oncologie et à 14 % pour les maladies rares.
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