Dans un contexte de pénuries croissantes sur les médicaments, les acteurs de la filière refuseront de siéger, ce jeudi 26 janvier, au comité de suivi des génériques organisé par le Comité économique des produits de santé (CEPS), l'organisme interministériel qui fixe les prix des médicaments remboursés par la Sécurité sociale, ont-ils indiqué lors d'une conférence de presse mercredi. En cause, selon eux : une lettre du CEPS les informant de son intention de baisser les prix de 7 molécules, dont 4 médicaments d'intérêt thérapeutique majeur, pour un montant total de plus de 67 millions d'euros. Ces baisses de prix devraient notamment concerner la metformine, un médicament antidiabétique actuellement vendu 1,27 euro la boîte, qui devrait passer à 1,11 euro la boîte.
"C'est la première fois que nous boycottons de manière collégiale" cette réunion, a souligné Stéphane Joly, le président du Gemme, l'association française des fabricants de génériques, dénonçant une situation "intolérable". Les producteurs de génériques se battent en effet depuis plusieurs mois contre la "clause de sauvegarde", un mécanisme de taxe qui concerne aussi bien les médicaments innovants onéreux que ceux vendus quelques centimes d'euros. Ils ont également tiré la sonnette d'alarme sur les effets de l'inflation. Dans ce cadre, ils demandent aux pouvoirs publics un moratoire sur les baisses de prix. Mais aussi "des hausses ciblées, à l'instar de ce qui a été fait en Allemagne et au Portugal sur des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur", a commenté Jérôme Wirotius, le directeur général du fabricant de génériques Biogaran, vice-président du Gemme. Les principaux syndicats de pharmaciens, qui ont eux aussi indiqué qu'ils ne se rendraient pas à la réunion du CEPS, ont en outre annoncé le lancement d'une campagne dans les officines pour informer les patients. "Il est temps que chacun prenne ses responsabilités (...) A partir du moment où les produits sont en tension, il n'est pas étonnant de voir les producteurs qui vont majoritairement dans les pays où on leur offre un prix décent pour leurs produits", a martelé Laurent Filoche, président de l'Union des groupements de pharmaciens d'officine, lors de la conférence de presse. [avec AFP]
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus