Le conseil scientifique a émis, jeudi 4 juin, quatre “scénarios probables” concernant les mois à venir allant d’une “épidémie sous contrôle” à une “dégradation critique”.
"Quoi qu'il arrive, on ne pourra pas refaire un confinement généralisé en France", a affirmé le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, dans un entretien au Parisien. “La première fois, il était indispensable, on n'avait pas le choix, mais le prix à payer est trop lourd. La population ne l'accepterait sûrement pas, les conséquences économiques seraient majeures et, même d'un point de vue sanitaire, cela n'est pas souhaitable", a-t-il également expliqué.
Aussi, pour prévenir le futur et préparer les Français et les différentes structures de l’Etat à une reprise de l’épidémie “quelle que soit sa forme”, le conseil scientifique vient de publier un plan de prévention via quatre “scénarios probables” allant d’une “épidémie sous contrôle” à une “dégradation critique”, sous-titrés "anticiper pour mieux protéger”.
Un premier scénario “favorable”
Le premier scénario, "le plus favorable", est celui d'une "épidémie sous contrôle" avec seulement quelques foyers "localisés pouvant être maîtrisés". Il repose sur la stratégie du Gouvernement “tester, tracer, isoler” pendant deux mois minimum après le déconfinement. Il s’agira également de maintenir les gestes barrières pendant six mois et “il sera nécessaire de revoir la situation à l’issue de cette période pour prendre en compte les paramètres inconnus pour l’instant comme le risque accru de reprise épidémique en période hivernale ou de nouvelles approches thérapeutiques”, explique l’avis du conseil scientifique.
Scénario 2 : Un ou des clusters critiques signes d’une reprise locale de l’épidémie
Ce scénario indique une circulation active mais localisée du virus. Afin d’éviter une reprise de l’épidémie au niveau national ces clusters doivent être maitrisés par des mesures importantes et précoces : gestes barrières, stratégie du “tester, tracer, isoler” massive, démarche proactive envers les populations précaires, confinement local. La stratégie à mettre en place a pour but d’éviter des restrictions supplémentaires pour les populations concernées. Le conseil scientifique précise que...
c’est le scénario le plus probable à envisager, compte tenu de ce qu’il s’est passé en Allemagne et dans certains pays d’Asie.
Scénario 3 : Une reprise diffuse et à bas bruit de l’épidémie
Il s’agit du scénario de la reprise diffuse de l’épidémie sur une région ou au niveau national sans le suivi des chaînes de transmission. “Cette reprise de l’épidémie traduit plutôt un relâchement des mesures de contrôle de la circulation du virus par la population permettant une reprise active de la transmission du virus et de façon diffuse. A cette situation de départ, vient s’ajouter la reprise progressive des déplacements inter-régionaux favorisant la dissémination du virus. Cette situation nécessite d’être identifiée suffisamment tôt pour arriver à enrayer la progression de l’épidémie”, indique le conseil scientifique. Il faudra, dans ce cas, augmenter le nombre de tests réalisés par jours.
Scénario 4 : Stade critique
A ce stade, le nombre de cas continue d’augmenter et les autorités devront décider si elles souhaitent instaurer un second confinement pour “éviter les débordements dans les services de réanimation”.
“Les autorités devront également précisément déterminer leur objectif. Par exemple, si l’objectif est uniquement de diminuer la mortalité liée à Covid-19, un confinement permanent ou extrêmement précoce sera toujours préférable, mais cela ignore l’impact délétère du confinement sur la société française. Un objectif alternatif est d’assumer tout en la limitant une surmortalité hospitalière Covid-19 associée à la mise sous tension des services de réanimation. Cet objectif peut être atteint au moins partiellement en augmentant les capacités hospitalières en attendant de restaurer un confinement si toutes les autres approches ont échoué”, fait valoir le conseil scientifique.
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