Pendant six mois, l’Observatoire régional de santé (ORS) de l’Institut de Paris région a travaillé sur l’espérance de vie des Franciliens. “Jusqu’en 2019, l’Île-de-France était la région de France métropolitaine avec la plus forte espérance de vie, mais elle a aussi été la région le plus impactée par l’épidémie de Covid-19”, assure Isabelle Grémy, directrice de l’ORS, médecin et épidémiologiste en santé maternelle et infantile. Dans cette région, l’espérance de vie était de 86,1 ans pour les femmes et 81,4 ans pour les hommes en 2019, alors qu’à l’échelle nationale, elle était de 85,7 ans pour les femmes et 79,7 ans pour les hommes. En moyenne, en Île-de-France, les femmes ont perdu, entre 2019 et 2020, 1,4 an d’espérance de vie et les hommes 1,8 an. “Les différences s'accentuent à mesure que l'on analyse à l’échelle des intercommunalités ou des cantons”, poursuit-elle. Les différences sont de plus en plus marquées entre les départements. En Seine-Saint-Denis, en 2020, les hommes vivaient 3,6 années en moyenne de moins que dans les Hauts-de-France, alors qu’en 2019, l’écart était de 2,5 ans. Cela signifie qu’avec le Covid-19, les inégalités se sont davantage creusées.
Le rapport mentionne aussi une augmentation de la mortalité infantile en Île-de-France. 4 Franciliens sur 1 000 meurent avant l’âge d’un an. Selon le rapport, cette augmentation est liée à la progression des facteurs de risque (précarité, obésité, diabète…). Également, 4 Franciliens sur 10, de plus de 60 ans, s’estiment être en mauvaise santé. 6 sur 10 sont atteints de pathologies chroniques. “La qualité de vie, l’autonomie et les conditions de fin de vie des personnes âgées de plus en plus nombreuses, dans un contexte de précarisation de leur situation économique et d’inégalités territoriales marquées, constituent l’un des défis majeurs des décennies à venir”, poursuit-elle. “On n’a pas fini de mesurer les conséquences de l’épidémie de Covid-19, il y a eu beaucoup de renoncement aux soins, de discontinuité dans la prise en charge des maladies chroniques, avec des dispositifs de dépistage (comme ceux des cancers du sein, du côlon) qui ont été suspendus durant la première phase épidémique et qui ont entraîné, au mieux, des diagnostics retardés”, précise Isabelle Grémy. Autre constat identifié par l’ORS, l’écart entre l’espérance de vie des hommes et des femmes franciliens diminue. En 2000, les femmes mouraient en moyenne 6,5 ans après les hommes. En 2020, cette écart est réduit à 4,4 ans en Île-de-France. [Avec Le Parisien]
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