Médecins retraités et réforme des hôpitaux : ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron
Ce mercredi 26 octobre, le Président de la République, Emmanuel Macron a répondu aux questions de Caroline Roux dans l'émission “L'Événement”, diffusée sur France 2 à 20h30, devant plus de 4 millions de téléspectateurs.
Sujet incontournable en pleine crise des urgences, le chef de l’Etat a rappelé un manque d’effectifs important à l’hôpital. "Nous n’avons pas assez de médecins, on n’en a pas assez à l’hôpital." Le personnel hospitalier avait pointé des mauvaises conditions de travail. Elles "n'ont pas assez changé malgré le Ségur, j'en suis totalement conscient et je veux dire qu'on va se mobiliser à fond", a promis le chef de l’Etat.
Il avait pourtant négocié ce plan en 2020, qui s'est traduit pas des revalorisations inédites, de plus de 10 milliards d’euros par an, dans les hôpitaux, cliniques et maisons de retraite. A cela, s'était ajouté un plan d’investissement de près de 20 milliards d’euros sur la décennie en cours. Mais selon lui, le Covid-19 a joué dans cette baisse du personnel. Pour les convaincre de revenir, il a voulu "améliorer beaucoup plus vite qu’on ne le fait, les conditions de travail à l’hôpital, en simplifiant la vie et le quotidien", a assuré Emmanuel Macron. "Je veux qu’on réforme l’organisation de nos hôpitaux, que les soignants retrouvent le pouvoir à l’échelle du service. Malgré tous les efforts faits, on a plein de soignants qui ont arrêté : découragement, lassitude, ils sont partis faire autre chose", a-t-il déclaré.
La Fédération hospitalière de France (FHF) a réagi dans un communiqué à l’interview d’Emmanuel Macron. Elle partage l’avis du Président de la République et lui "demande instamment que les revalorisations des gardes et astreintes et du travail de nuit en vigueur cet été soient prolongées sans délai, pour tout l'hiver, et qu’elles soient financées". Cette revalorisation est indispensable "dans la perspective de l’application au printemps des dispositions de la loi Rist encadrant l’intérim médical", a-t-elle poursuivi.
Si le manque d’effectifs se fait ressentir à l’hôpital, il existe aussi dans en ville, le Président de la République a avancé le chiffre de "25% des généralistes qui ont plus de 60 ans". Emmanuel Macron a alors annoncé que "tous les médecins qui arrivent à la retraite [...] pourront continuer à exercer leur activité en touchant l’intégralité de leurs revenus sans cotisations retraites". Cela leur permettra ainsi de "cumuler [une] retraite à taux plein, quand [ils y ont] droit et en plus de [leur] salaire, [ils n’auront plus à payer] les droits à la retraite", a-t-il déclaré. "C’est un vrai changement de vie", a-t-il terminé.
Enfin, pour lutter contre les déserts médicaux, le Président de la République a défendu une mesure déjà débattue à l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Elle consiste à déléguer plusieurs tâches médicales aux infirmières, kinés et autres soignants libéraux. L’Ordre des infirmiers a réagi à cette mesure le lendemain sur Twitter. "L’Ordre des Infirmiers salue les engagements forts du président [...] et appelle à les concrétiser pour renforcer l’accès aux soins."
"Nous allons donner plus de responsabilités à nos infirmiers/infirmières, à nos kinés, à nos pharmaciens, à tous nos paramédicaux." L'@OrdreInfirmiers salue les engagements forts du Psdt @EmmanuelMacron ds #Levenement et appelle à les concrétiser pour renforcer l'accès aux soins.
— Ordre National des Infirmiers (@OrdreInfirmiers) October 27, 2022
[avec Le Monde et AFP]
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