Dans une longue interview accordée à Guillaume Erner dans Les Matins de France Culture, Agnès Buzyn fait le point sur sa politique. Elle en profite pour tacler la réforme sur le tiers payant généralisé entreprise par Marisol Touraine.
"Le tiers payant a été une réforme assez brutale, assez idéologique et pour laquelle techniquement rien n'était prêt. Nous avons été obligés de revenir sur ce tiers payant généralisé alors qu'il faut bien reconnaître qu'en France il y a des personnes qui renoncent aux soins à cause des frais", a jugé Agnès Buzyn sur France Culture. La ministre de la Santé a annoncé vouloir faire du ""en même temps", c’est-à-dire permettre à ceux qui aujourd'hui n'accèdent pas à la médecine parce qu'ils ne peuvent pas avancer 9 ou 10 euros, de pouvoir y accéder."
"Sur un mode volontariste"
"La réforme s'est arrêtée. De toute façon techniquement rien n'était opérationnel donc nous ne pouvions pas la faire. Nous avons donné un nouveau calendrier de mise en œuvre du tiers payant généralisé qui va permettre aux médecins d'être remboursé à la fois sur la part mutuelle et assurance maladie. Ça sera opérationnel fin 2019. Nous allons mettre en œuvre cette réforme sur un mode volontariste", a indiqué la ministre.
Agnès Buzyn a également évoqué le virage ambulatoire. "On ne peut pas penser transformation de l'hôpital sans penser transformation du système de santé dans son ensemble. Si on veut faire en sorte que la ville et l'hôpital travaillent ensemble et que le parcours patient soit organisé, il faut tout autant travailler sur la médecine de ville. Il faut probablement en faire faire plus à la médecine de ville. Beaucoup de choses peuvent être faites aujourd'hui en ville sans hospitalisation", estime la ministre.
"Le monde politique a ses codes et il faut les connaître"
Enfin, Agnès Buzyn s'est exprimée sur sa découverte du monde politique. Elle n'a pu s'empêcher de le comparer à l'univers hospitalier. "Il y a de la violence en politique mais il y en a aussi à l'hôpital. Je viens d'un milieu qui est aussi assez violent. On parle beaucoup du harcèlement à l'hôpital. (…) Le monde politique a ses codes et il faut les connaître. Un des codes est de ne jamais montrer de faiblesse. C'est une joute verbale. Il faut aimer l'art oratoire. On le découvre et on s'inscrit dans cette réalité nouvelle. Pour la ministre que je suis, je trouve cela très intéressant". [Avec Franceculture.fr]
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