En Seine-Saint-Denis, des street-artistes mettent de la couleur dans la vie de l'hôpital
Du bleu, du jaune, du rouge… Un arc-en-ciel s’est déversé sur les murs du service de pédiatrie du groupe hospitalier intercommunal du Raincy-Montfermeil (93). Dès l’ouverture des portes de l’ascenseur, au 4e étage de cet hôpital, les usagers et soignants sont immédiatement accueillis par une fresque de deux mètres sur trois fraîchement peinte par le duo d’artistes parisiens Wèkup. Un cocktail détonnant de couleurs et de formes qui fait oublier au spectateur qu’il se trouve, non pas dans une galerie d’art, mais dans un service pédiatrique. La surprise ne fait que commencer. À quelques mètres de là s’étale un couloir de 14 mètres de long entièrement décoré par les street-artistes. Une explosion de couleurs qui égaye celles et ceux qui arpentent ce service à longueur de journée. « Ça apporte de la joie, racontent les soignants. Les couleurs nous éblouissent et nous donnent une occasion de nous évader. » Un sentiment partagé par les jeunes patients et leurs parents qui, devant la fresque d’envergure, ont « l’impression d’être ailleurs ».
« C’était justement ce qui nous motivait, explique le duo Wèkup. Lorsque l’association du service nous a sollicités, nous avons immédiatement visualisé cette fresque qui invite à l'évasion. » C’est également le parti pris par Morgan Charlery, un autre street-artiste invité à peindre par l’association, dont l'une des deux fresques représente un bateau voguant sur la mer. « Après un an de pandémie de Covid-19, les soignants et les patients ont besoin d’évasion plus que jamais. Même si l'art ne se substitue pas aux soins, on croit qu'il peut aider à la guérison », souligne Wèkup.
Opération réussie. Dans les couloirs du service pédiatrique, les enfants font les yeux ronds devant ce mur aux formes abstraites et multicolores, qui sont la marque de fabrique du duo. Le chef de service, Dr Mohamed Khaled, la cadre, les puéricultrices et infirmières ne sont pas...
non plus avares en compliments. Et pour cause : ce projet leur tenait tellement à cœur qu’ils se sont eux-mêmes mobilisées pour réunir les fonds nécessaires à l’achat de la peinture pour les artistes.
Des artistes engagés Un résultat bluffant, avec un budget pourtant serré : les artistes ont proposé leurs services gracieusement. Un geste « tout à fait naturel » pour Wèkup, dont les membres sont eux-mêmes originaires de Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France. « L’hôpital public aide chaque jour des dizaines de milliers de personnes malgré son manque de moyens. Peindre dans ces établissements est une façon de leur faire part de notre gratitude pour leur engagement quotidien. »
Wèkup n’en est pas à son premier projet en faveur du milieu médical. Au cours des dernières années, le duo d’artistes a donné des couleurs à plusieurs établissements médicaux. En juin 2019, une peinture a été réalisée au foyer d'accueil médicalisé Romain Jacob, dans le 15e arrondissement de Paris, qui accueille des personnes atteintes de maladies neurodégénératives. En juillet 2019, une fresque murale a été réalisée au sein de la Maison des usagers de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis. Et en avril 2020, pendant le premier confinement, le duo a mis en vente plusieurs œuvres au profit des soignants de l'AP-HP engagés dans la lutte contre la pandémie. Outre son engagement auprès des soignants, Wèkup intervient également régulièrement auprès...
des enfants des quartiers populaires. Les artistes ont notamment animé des ateliers d'initiation à l'art à Garges-les-Gonesses, ainsi que dans le 14e arrondissement de Paris. « À l'hôpital de Montfermeil, nous voulions allier, à la fois notre soutien aux soignants et notre engagement auprès des enfants issus de milieux populaires, qui sont parfois hospitalisés pour de longues durées dans ce service de pédiatrie. » Touché par l’accueil du personnel soignant et la réception de leurs œuvres, le duo aimerait poursuivre son travail au sein de ce service, « pour repeindre les chambres, par exemple, ou en invitant d’autres artistes à participer ». Le projet est en cours de réflexion, mais une chose est certaine : Wèkup ne compte pas s’arrêter là.
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