
Plus de la moitié des femmes estiment que leurs symptômes ont déjà été minimisés par des soignants
Une étude Ipsos, réalisée pour la FHF, révèle qu'une majorité des femmes ont déjà fait face à des biais sexistes durant une prise en charge médicale.

Plus de la moitié des femmes considèrent que les symptômes qu'elles ont décrits à un professionnel de santé ont été au moins une fois minimisés ou non pris au sérieux en raison de leur genre. C'est ce que révèle une enquête Ipsos, réalisée pour la FHF, publiée samedi 8 mars à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Les chiffres qu'elle dévoile confirme "l'impact des biais sexistes sur les diagnostics et les soins, entraînant des retards, des minimisations de symptômes, et même des interventions non désirées", peut-on lire, dans un communiqué.
L'étude précise, en effet, que 34% des femmes interrogées ont déjà reçu des commentaires inappropriés sur leur apparence physique ou leur vie professionnelle de la part soignants. Elles sont 42% à affirmer que certains de leurs symptômes physiques ont au moins une fois été attribués à des causes psychologiques et hormonales "sans investigation approfondie", indique l'étude. Par ailleurs, une femme sur cinq dit avoir déjà ressenti une pression pour des interventions non désirées.
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Ces situations touchent plus fréquemment les femmes âgées de moins de 35 ans, ainsi que celles souffrant de problèmes de santé mentale, détaillent les auteurs de l'étude. "Par exemple : la minimisation ou non-prise au sérieux des symptômes décrits monte à 64% pour les moins de 35 ans et même à 69% pour les femmes souffrant de problèmes de santé mentale. Enfin, 35% des moins de 35 ans déclarent avoir subi des pressions pour des interventions non désirées, par exemple concernant la contraception ou la grossesse."
Autocensure, sous-estimation de la douleur…
Ces biais sexistes concernent également l'entourage des femmes interrogées. En effet, il ressort du sondage qu'une femme sur trois a vu ses douleurs non considérées ou son jugement sur la santé remis en question par son entourage.
N'étant pas assez prises au sérieux, "les femmes s'autocensurent". Elles sont ainsi 49% à déclarer sous-estimer leur niveau de douleur. "Il nous apparait nécessaire aujourd’hui de sensibiliser l’ensemble des professionnels de santé aux biais de genre et d'adapter les protocoles médicaux pour assurer une prise en charge équitable et efficace des patientes", soutient la FHF.
La persistance de telles inégalités sexistes "dans les prises en charge est non seulement un enjeu de droits mais aussi une question de santé publique", abonde Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF, citée dans le communiqué accompagnant la publication de l'étude. "La FHF est déterminée à faire bouger les lignes sur ce sujet pour faire progresser les mentalités. L’hôpital public a le devoir absolu d’être fer de lance de l’égalité en santé et nous serons au rendez-vous", insiste-t-elle.
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