Timing. Après la ferveur (fréquente) de la campagne électorale, la mobilisation (mesurée) le jour du vote suivie de l’angoisse (invariable) de l’annonce des résultats vient l’heure des pronostics. Si la population s’interroge sur l’identité du futur locataire de Matignon, qui doit avoir à la fois la fibre « sociale, environnementale et productive », aux dires du nouveau Président élu, le monde de la santé se préoccupe, pour sa part, du profil de son futur ministre. Car si la candidature d’Olivier Véran n’a pas été écartée, 67 % des médecins interrogés ne souhaitent pas voir le neurologue reconduit à la tête du ministère [sondage réalisé sur egora.fr fin avril, NDLR]. D’autant que les candidats à sa succession sont nombreux. Si plusieurs se sont prêtés au jeu du portrait-robot du futur ministre, le casting est loin d’être simple. Stéphanie, Thomas, François, Nicolas, Dominique, Philippe… Si plusieurs noms circulent ces derniers jours, la diversité des profils confirme la difficulté de s’accorder sur un candidat qui réunirait l’ensemble des exigences du poste, soit « à la fois des compétences médicales de santé publique, des compétences financières et des connaissances sur la protection sociale des Français », comme l’expliquait l’économiste Claude Le Pen en avril 2017. Le ministre de la Santé doit-il être médecin ? En 2017, Emmanuel Macron le pensait déjà. Mais la blouse blanche suffit-elle pour habiller un (bon) politique ? Si l’expertise médicale est certes un gage de compétences, il faudrait cumuler de bonnes connaissances du système de santé, de son fonctionnement et de son financement, avoir touché à divers modes d’exercice, voir au-delà des corporatismes monoprofessionnels… Parce que le timing (post-Covid, post-élection, pré-grande concertation) serait tout indiqué pour dessiner – enfin – une vraie refonte du système. Qui sera le prochain ministre de la Santé ? Un homme ou une femme ? Un médecin ou un autre professionnel de santé ? Un hospitalier ou un libéral ? Un politique non spécialiste de la santé ou un spécialiste de la santé non politique ? À vos copies, vous avez quatre heures.
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