Plus de 850 postulants à la PACES en Ile-de-France ont été recalés par tirage au sort. Le mois dernier, le ministère de l'Education avait pourtant assuré que le tirage au sort pour les filières en tension épargnerait la médecine.
Dans les sept UFR d'Ile-de-France, 7 650 places ont été ouvertes en PACES cette année. 857 lycéens ou étudiants en réorientation n'ont pas obtenu de place, alors qu'ils avaient choisi cette filière en vœu numéro 1, et ont été recalés par tirage au sort révèle le journal Le Monde. Le ministère a tenu vendredi une réunion d'urgence avec les présidents et les doyens des facs de médecine et les recteurs franciliens, pour résoudre ce couac, une première pour l'entrée en fac de médecine. A l'issue de la réunion, le ministère a annoncé que "tous les candidats relevant du secteur géographique d'Ile-de-France et ayant placé" la première année de médecine en tête de leurs voeux d'orientation pour l'année prochaine "se verront proposer une place" en médecine fin juin. une place en PACES le 26 juin "On pourra accueillir tout le monde, compte tenu de la 'déperdition'" de nombre de postulants de juin à la rentrée universitaire et qui est estimée entre 40 et 50%, a déclaré à l'AFP Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens en médecine. Le ministère de l'Enseignement supérieur mettra en place "dès lundi" une cellule de suivi des admissions post-bac, "jusqu'à la fin du processus d'admission". "A l'initiative du ministère, tous les candidats relevant du secteur géographique d'Ile-de-France et ayant placé PACES en vœu 1 absolu se verront proposer une place en PACES le 26 juin lors de la deuxième phase d'APB", précise le ministère dans un communiqué. "Nous allons trouver des solutions, il n’y aura pas de tirage au sort en médecine en Ile-de-France, tout le monde est mobilisé", promet-on au cabinet de la ministre. Depuis les années 2000, les universités ont mis en place des limites dans leurs capacités d'accueil. N'ayant pas le droit de procéder à des sélections sur dossier, comme pour d'autres voies de l'enseignement supérieur, certaines ont recours au tirage au sort. Ainsi, 3 500 jeunes bacheliers sont restés sur le carreau en 2016, principalement à l’entrée des licences de STAPS et de psychologie. Jusqu’ici, la première année de santé avait réussi à échapper à cette pratique décriée. Une circulaire, publiée fin avril avait fait bondir les étudiants. Elle confirmait qu'un tirage au sort aurait lieu pour départager les candidats s'ils étaient plus nombreux que le nombre de places disponibles. Et mentionnait clairement la PACES dans les filières concernées. Tollé des étudiants et des doyens. Le jour même, le ministère de l'Education assurait qu'il n'y aurait pas de tirage au sort en PACES. Mais voilà, ce jeudi, 857 étudiants qui souhaitaient s'inscrire en PACES apprenaient qu'un tirage au sort les avaient bel et bien écartés. "Dès que nous avons pris connaissance de la situation, nous avons enclenché les mesures nécessaires", réagit-on au ministère. Frédérique Vidal, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, s’est engagée, lors de sa prise de fonction en mai, à limiter le plus possible l’utilisation du tirage au sort cette année, avant d’y mettre fin en 2018. Le président de l’université Paris Descartes, Frédéric Dardel, tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois. "Même si un certain nombre de candidats vont se désister au fil des différentes phases d’APB, notamment après les résultats du bac, cela ne suffira pas : il y a entre 400 et 600 candidats de plus qu’en 2016, répète-t-il. A Paris Descartes, nous sommes au maximum de nos capacités, nous n’avons ni les amphithéâtres, ni les enseignants pour accueillir plus d’étudiants." La CSMF indique avoir déjà reçu plusieurs plaintes de parents d'élèves qui voient leurs enfants placés sur liste d'attente après tirage au sort. "Il est urgent de revoir totalement le principe de la Paces, aussi bien dans son contenu pédagogique que dans son rôle de sélection. Une réflexion sur le numerus clausus est absolument nécessaire. Cette réflexion doit se faire à partir des besoins de la population, des capacités de formation des facultés de médecine du pays, en réunissant les enseignants, les étudiants et les syndicats médicaux", indique le syndicat, qui appelle à une suspension immédiate des tirages au sort. [Avec Lemonde.fr et AFP]
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