C'est du "terrorisme" : après avoir comparé les internes grévistes aux ouvriers de raffinerie, le chef de service persiste et signe

04/11/2022 Par Marion Jort
Internat Hôpital
Pointé du doigt par les étudiants en médecine et certains confrères pour avoir envoyé un mail acerbe aux internes ayant choisi de faire grève le 31 octobre dernier, le chef de service des urgences du CHU de Rouen assure assumer complètement ses propos. Il les accuse d’avoir sciemment organisé un “déficit dans la qualité des soins”. 

  Il a découvert “avec stupéfaction” lundi 31 octobre, pendant ses congés, que les internes de son service s’étaient mis en grève contre la quatrième année d’internat durant le week-end qui précédait… En réaction, le chef de service des urgences du CHU de Rouen a décidé de leur adresser un long mail leur reprochant leur absence et leur attitude “à se foutre de tout”. Impossible de compter sur vous ! Vous pouvez tout à fait vous comporter comme des ouvriers de raffinerie et vous foutre de tout, à commencer par les patients et les équipes du service des urgences. Ce faisant, vous nous poussez à avoir avec vous des relations ‘patron’ à ‘ouvrier’ dans le sens le plus péjoratif du terme. Ce ne sont pas celles que j’envisageais avec de futurs collègues médecins”, avait-il notamment écrit. Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir, sur les réseaux sociaux notamment.  Contacté par la rédaction de 76actu, le Pr Luc-Marie Joly assure “assumer la totalité de ses propos”. Et va même plus loin… : “Les internes ont le droit de faire grève, mais habituellement, on les réquisitionne. Là, ils se sont déclarés pendant le week-end et ont voulu une grève dure, en organisant sciemment un déficit dans la qualité des soins. Et ça, ça s’appelle la guerre, le terrorisme”, a-t-il déclaré à nos confrères. 

Le PU-PH justifie la dureté de ses propos par le “sous-effectif médical”. “Lundi matin, les patients étaient très nombreux dans le service, ils attendaient depuis plus de 24 heures pour certains. Si un interne n’est pas là, cela génère plus de difficultés pour le médecin senior. Cela crée une dégradation de la prise en charge des patients”, explique-t-il.  Même s’il promet respecter le droit de grève des internes, il estime enfin que ce dernier n’est pas “au-dessus du soin des patients”.  
[avec 76actu]

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
1 débatteur en ligne1 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2