FMC : 10 points clésSyndrome métabolique
Les complications du syndrome métabolique, notamment cardiovasculaires et hépatiques, peuvent être sévères.
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01Point formation n°1
Le syndrome métabolique est un agrégat de facteurs de risque de maladie cardiovasculaire et de diabète sucré, lié à l’insulinorésistance. Il associe à l’obésité (abdominale) trois classes de facteurs de risque : l’intolérance au glucose, la dyslipidémie athérogène et l’hypertension artérielle.
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Le syndrome métabolique peut être à l’origine de lésions hépatiques. Et on estime que dans un avenir proche la principale cause de cirrhose dans les pays industrialisés sera le syndrome métabolique. Sa présence augmente précocement le risque cardiovasculaire (d’un facteur 1,5 environ) et multiplie par 7 le risque de diabète.
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Le syndrome métabolique est retenu lorsque trois des cinq critères suivants sont présents chez un même individu :
– tour de taille supérieur à 88 cm chez la femme, 102 cm chez l’homme ;
– HDL-c < 0,40 g/l chez l’homme, < 0,50 g/l chez la femme ;
– triglycérides à jeun ≥ 1,50 g/l ;
– pression artérielle ≥ 130/85 mmHg ;
– glycémie ≥ 1,10 g/l. -
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Sa physiopathologie privilégie le rôle causal du tissu adipeux. Outre ses fonctions importantes dans le métabolisme lipidique, ce tissu joue, en effet, un rôle endocrine majeur et est impliqué, en particulier, dans le contrôle de la sensibilité à l’insuline (insulinorésistance) et le métabolisme hépatique et musculaire.
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La présence d’un syndrome métabolique prédit bien le risque de survenue ultérieure d’un diabète. Ainsi, sur 100 personnes qui associent une anomalie mineure de la glycémie (≥ 1,10 g/l) et un syndrome métabolique, 60 deviendront diabétiques dans les huit années qui suivent.
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Le syndrome métabolique est un facteur de risque cardiovasculaire : la simple mise en évidence d’une forte circonférence abdominale (tour de taille supérieur à 88 chez la femme et 102 cm chez l’homme) associée à une hypertriglycéridémie supérieure à 2 mmol/l (≥ 1,8 g/l) témoigne souvent de la présence de multiples autres perturbations métaboliques athérogènes telles qu’une augmentation des particules petites et denses de LDL-c, une baisse du HDL-c, une anomalie de la tolérance au glucose avec hyperinsulinémie témoin de l’insulinorésistance. 80 % des personnes présentant cette « ceinture hypertriglycéridémique » réunissent ces critères de haut risque cardiovasculaire, et méritent une intervention thérapeutique active.
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Les stéatoses hépatiques métaboliques (appelées en anglais Non-Alcoholic Fatty liver Disease [NAFLD]) regroupent un spectre d’anomalies hépatiques qui vont de la stéatose simple à la stéatohépatite (Non-Alcoholic SteatoHepatitis [Nash]) qui est associée au risque d’évolution vers la fibrose, la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire. La prévalence moyenne de la NAFLD dans la population mondiale serait de 25,2 %. Environ 15 à 20 % des personnes avec une NAFLD aurait une Nash.
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08Point formation n°8
La découverte d’une Nash doit être associée à la recherche d’une comorbidité : la recherche et la quantification d’une prise d’alcool excessive (principal diagnostic différentiel et diagnostic parfois associé !) doivent être faites. D’autres causes d’atteinte hépatique doivent aussi être recherchées : hépatite virale B ou C, atteinte médicamenteuse, hémochromatose, hépatite auto-immune…
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Les objectifs de la prise en charge sont principalement l’obtention d’une perte de poids significative. Ainsi, en cas de présence d’une Nash, une perte de poids de 7 à 10 % est recommandée. La prise en charge des éléments du syndrome métabolique selon les recommandations en vigueur doit être réalisée et notamment la prise en charge d’une HTA, d’un diabète de type 2 et d’une hypercholestérolémie, sans omettre de tenir compte des autres facteurs de risque cardiovasculaires.
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Le traitement repose essentiellement sur le régime, modérément restrictif, réduisant fortement les sucres rapides, les graisses insaturées au profit des graisses saturées, se rapprochant du régime méditerranéen. L’augmentation de l’activité physique et la lutte contre la sédentarité sont associées pour permettre une perte de poids significative et durable dans le temps. Cela doit s’inscrire dans un projet de modification du mode de vie à long terme. Les troubles du comportement alimentaire (addiction au sucre, au sel, boulimie) doivent faire l’objet d’une prise en charge en addictologie et/ou d’une thérapie comportementale. En cas de fibrose hépatique sévère ou de cirrhose, l’arrêt de toute boisson alcoolisée est recommandé.
Références :
- Rodolphe Anty, Denis Ouzan. Prise en charge de la Nash en 2018. FMC HGE. Post’U 2018.
Le Dr Guy Scémama déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.