FMC : 10 points clésVitamine D, calcium : la supplémentation en pratique

La supplémentation en vitamine D réduit les fractures non vertébrales après 65 ans et diminue les chutes des personnes de plus de 70 ans quand les taux sériques sont supérieurs à 75 nmol/l.
Les aliments riches en vitamine D sont principalement les poissons et les produits laitiers.

En France, 75 % des adultes et 70 % des enfants présenteraient un déficit en vitamine D. La carence en vitamine D concernerait 7 % des adultes, l3 % des adolescents et 4 % des enfants.

Avant de commencer une supplémentation, il est nécessaire d’évaluer le taux de vitamine D (25-hydroxyvitamine D) et de calcium sérique. Celle-ci ne doit être réalisée que dans certaines situations :
- suspicion de rachitisme ;
- suspicion d’ostéomalacie (fatigue musculaire, douleurs osseuses) ;
- bilan initial de maladie rénale chronique ;
- à trois mois d’une transplantation rénale ;
- avant et après une chirurgie bariatrique ;
- personne âgée faisant des chutes répétées;
- traitement préconisant une mesure de la vitamine D (ex : biphosphonates).

Il est recommandé de viser un taux optimal de 25(OH)D entre 50 et 75 nmol/l et même supérieur à 75 nmol/l chez les personnes âgées de plus de 65 ans ou en cas de pathologie à risque, de chutes. Des taux inférieurs à 30 nmol/l sont considérés comme un déficit, tandis que des taux supérieurs à l25 nmol/l peuvent être toxiques.

La dose quotidienne recommandée de vitamine D varie entre 800 et 2000 UI/j pour les adultes, en fonction des besoins et des taux initiaux. Chez les patients en déficit sévère, une dose de charge suivie d’une dose d’entretien peut être envisagée.
Bien que la vitamine D puisse être administrée de façon hebdomadaire ou mensuelle (sous forme de dose de charge), une administration quotidienne est préférable pour une meilleure biodisponibilité et une régulation constante des taux sériques.
Il est conseillé de préférer la vitamine D3 (cholécalciférol) à la D2 (ergocalciférol) car elle est mieux absorbée et reste plus longtemps dans l’organisme. La vitamine D3 est d’origine animale, tandis que la D2 est souvent d’origine végétale, ce qui peut être à garder à l’esprit pour les patients végétaliens.

Concernant le calcium, chez les adultes, un apport quotidien en calcium de l000 à l200 mg est recommandé, par la combinaison de l’alimentation et, si nécessaire, de la supplémentation.
On encourage en premier lieu les apports en calcium via l’alimentation (produits laitiers, légumes verts, noix) avant de prescrire une supplémentation. Cette dernière est indiquée en cas de carence avérée ou d’apports insuffisants par l’alimentation.

Une supplémentation excessive en calcium et en vitamine D peut, en effet, provoquer des effets secondaires avec hypercalcémie, troubles digestifs ou calculs rénaux. Il est donc nécessaire de surveiller régulièrement les taux de calcium et de rechercher des symptômes potentiels de surdosage.

L’éducation des patients est fondamentale. Il faut leur expliquer l’importance de la vitamine D et du calcium pour la santé osseuse et musculaire, ainsi que les effets d’une supplémentation excessive. Il faut leur recommander également une exposition modérée au soleil et une alimentation riche en nutriments, afin de compléter la supplémentation.