L’anxiété augmente le risque de douleur chronique post-chirurgicale
Une équipe de chercheurs français (Inserm U 987, hôpital Ambroise Paré, Boulogne Billancourt), a, pour la première fois, identifié des facteurs de risque de survenue d’une douleur chronique trois mois après une intervention chirurgicale, communs à tous les types d’opération, et quelque soit le patient. Les auteurs de cette étude ont porté leurs recherches sur la pose de prothèse de genou, et la mastectomie, et ont évalué les niveaux d’anxiété (trait anxieux et état anxieux), de dépression, de catastrophisme et de douleur avant l’opération, deux jours après puis trois mois plus tard, grâce à des échelles adaptées. Ils ont ainsi identifié trois facteurs de risques communs et indépendants du profil du patient : l’état anxieux et la sensibilité à la douleur (ou amplification de la douleur) avant l’opération ; ainsi que la douleur aiguë deux jours après l’opération. "Ces facteurs sont à considérer comme des "drapeaux rouges" pouvant être évalués avant une intervention, estime Nadine Attal, un des auteurs de l’étude. Si une opération n’est pas urgente, le fait d’apaiser au préalable l’anxiété par des médicaments ou des thérapies cognitivo-comportementales peut réduire le risque de douleur postopératoire. L’utilisation d’échelles d’évaluation très simples peut aider à détecter une anxiété ou un comportement propice à amplifier la douleur avant une intervention", suggère–t-elle. D’autres études devraient être mises en place par cette même équipe pour évaluer, entre autre, l’impact de données cognitives sur la douleur chronique.
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