Bronchiolite, grippe, Covid : un premier bilan positif de la saison hivernale
Bronchiolite : efficacité du nirsévimab
La différence la plus marquante a concerné la bronchiolite. Si l’on ne dispose pas encore de données confirmées sur l’efficacité du nirsévimab (Beyfortus, Sanofi Pasteur/ AstraZeneca), plusieurs signes indirects sont en faveur d’un impact positif. Ainsi, comme l’a souligné la Pre Christèle Gras-le Guen, cheffe du service de pédiatrie générale et des urgences pédiatriques du CHU de Nantes, lors d’une conférence de presse de Santé publique France (SPF), le 27 février, la saison épidémique qui vient de s’écouler n’a "pas été comme les autres, en lien possiblement avec le Beyfortus, mais qui doit être confirmé. La précédente avait été particulièrement épouvantable avec une saturation de nos moyens de soins". Selon la spécialiste, une "adhésion historique" a été constatée de la part des jeunes parents pour ce traitement avec des estimation de l’ordre de 85%. "C’était une surprise extrêmement positive de nous faire confiance et de nous suivre", a ajouté la Pre Gras-le Guen. Ainsi, près de 250 000 enfants ont été immunisés dans les maternités, au cours des quatre mois de la campagne. En conséquence, on a observé une réduction du nombre des bronchiolites ainsi qu’un "changement dans le profil des enfants". Ainsi, ceux qui étaient hospitalisés avaient souvent plus de trois mois. Autrement dit, les enfants de moins de trois mois ont bien été protégés. Selon la Pre Gras-le Guen, l’efficacité en vie réelle pourrait être de l’ordre de ce qui était constaté dans les études, soit 70 à 80%, à l’hôpital comme en ville.
Selon le dernier bulletin de SPF (semaine du 12 au 18 février), l’épidémie est actuellement terminée en métropole ; seule Mayotte est toujours en phase épidémique.
Grippe : une couverture vaccinale en baisse
L’épidémie de grippe, en revanche, n’est pas terminée. La semaine dernière, elle se poursuivait mais on constatait une forte diminution des indicateurs en ville comme à l’hôpital. "La circulation des virus grippaux restait toutefois encore à un niveau élevé", précise SPF.
La grande majorité des virus grippaux étaient de type A : H1N1 principalement.
Concernant la prévention vaccinale, les chiffres au 31 décembre 2023 apparaissent légèrement inférieurs à ceux de l’année dernière, avec une couverture vaccinale chez les personnes à risque de 45,9% (52,7% chez les 65 ans et plus, et 24,5% chez les moins de 65 ans à risque).
Covid : une nouvelle campagne à partir du 15 avril
Alors que l’épidémie hivernale de Covid est en baisse avec des indicateurs désormais à un niveau bas - même si on observe une légère hausse dans les eaux usées - , le Dr Grégory Emery, directeur général de la Santé, a annoncé qu’une nouvelle campagne de rappel vaccinal serait proposée au printemps prochain, entre le 15 avril et le 16 juin. Elle sera destinée en priorité aux personnes les plus à risques : sujets immunodéprimés quel que soit leur âge, résidents en Ehpad quel que soit leur âge, et personnes de 80 ans et plus. Elle se fera en première intention avec le vaccin de Pfizer/BioNTech adapté au variant XBB.1.5, et, en deuxième intention, avec celui de Novavax.
Le virus dominant actuellement est le variant JN.1, et ce, en France, comme au niveau mondial.
Au 18 février 2024, la couverture vaccinale Covid-19 de la campagne d’automne 2023 pour les personnes âgées de 65 ans et plus, était de 30,1% (21,6% des 65-69 ans, 27,4% des 70-74 ans, 35,9% des 75-79 ans et 36,8% des 80 ans et plus). Près de 30% de ces vaccinations ont été réalisées en même temps qu’un vaccin contre la grippe chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Et chez les professionels de santé, la couverture vaccinale est estimée entre 10 et b12%.
Globalement, le Dr Emery a souligné l’intérêt d’une gestion intégrée de surveillance et de prévention des infections respiratoires virales de l’hiver. "Cette saison épidémique a montré que cela avait du sens de parler de ces trois épidémies, en prévention et aussi en épargne de produits de santé."
Enfin, cette saison hivernale a aussi été marquée par un nombre important de pneumopathies à mycoplasme, à des niveaux très supérieurs aux années précédentes. Point positif, le taux de résistance aux antibiotiques de ces bactéries reste faible, moins de 2%.
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