Leur intérêt est constaté dans de multiple pathologie, et en particulier chez les sujets souffrant de phobie
"Depuis quelques années, la réalité virtuelle est largement employée en psychiatrie", a expliqué Lise Cerda, psychologue à l’Université Aix-Marseille. Une revue de la littérature de D. Freeman, publiée en 2017, a ainsi répertorié 285 études, dont 86 concernant l’évaluation, 45 portant sur les modèles théoriques, et 154 sur le traitement, avec une activité démontrée dans les troubles anxieux, la schizophrénie, les addictions, les troubles du comportement alimentaire*. "Ces techniques peuvent être utilisées, en association ou non aux autres méthodes psychothérapeutiques, leur efficacité étant liée à leur capacité d’induire chez le malade les mêmes pensées, émotions et comportements que dans la réalité, en engendrant un sentiment de présence, faisant considérer l’expérience virtuelle comme réaliste". Les avantages de la psychothérapie en réalité virtuelle sont "qu’elle est ludique, plutôt économique, et des études ont montré qu’elle permet un transfert des apprentissages, augmente la motivation à apprendre, accroît l’engagement des patients dans la thérapie".
Cette méthode est également précieuse chez le quart des patients phobiques qui refusent, comme l’ont montré des études, d’être exposés à l’objet phobogène réel. "Globalement, ces nouvelles méthodes agissent mieux chez les patients les plus jeunes que chez les plus âgés. Pour autant, elles ne conviennent pas à tous, car elles demandent que le patient soit "transporté". Ce qui dépend des expériences de vie individuelles". Ces méthodes ont aussi des contre-indications liées à l’existence d’une épilepsie, de troubles ophtalmologiques rendant impossible la vision en 3 D ("mais le patient peut garder ses lunettes"), ou enfin, à la persistance d’un "cybermalaise", proche du mal des transports. "Ce trouble est assez courant, a admis Lise Cerda, mais le plus souvent, il s’atténue en une dizaine de minutes, et n’empêche pas la poursuite de la thérapie". *Freeman B, et al. Psychol Med. 2017 ;47:2393-2400.
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