Une large étude observationnelle, ayant pris en compte plus d’1,1 million de patients diabétiques de type 2 européens ou japonais d’âge moyen 65,2 ans a révélé que les deux tiers d’entre eux sont indemnes d’antécédent cardiovasculaire et rénal. Chez ces diabétiques, les manifestations qui apparaissent le plus précocement sont la néphropathie et l’insuffisance cardiaque, « une pathologie jusqu’ici négligée et qu’il va falloir mieux prévenir », a souligné le Pr Kare Birkeland (Université d’Oslo, Norvège) lors du 55e Congrès annuel de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD, Barcelone, 16-20 septembre 2019). Au cours de la période de suivi, qui allait de 2,5 à 10 ans selon les pays, 18 % des patients initialement sans antécédent cardiovasculaire ont développé un événement, le plus souvent une atteinte rénale (36 % des cas), une insuffisance cardiaque (24 %), moins fréquemment un accident vasculaire cérébral (16 %), un infarctus du myocarde (14 %), ou une artériopathie périphérique (10 %). Une autre étude, australienne, effectuée à partir de données de patients britanniques suivis en soins primaires entre 2000 et 2017, confirme la nécessité de s’intéresser au diabète de type 2 des jeunes adultes. En effet, à la différence des diabétiques plus âgés, la mortalité globale n’a pas diminué au cours de la période d’étude chez les 29 678 patients ayant développé un diabète de type 2 entre 18 et 39 ans. Ces patients jeunes présentaient...
un taux d’HbA1c (8,2 %) un peu plus élevé et un risque cardiométabolique plus important que les autres diabétiques avec présence d’une obésité ou d’un taux de LDL-cholestérol anormal plus de 7 fois sur 10. « Des chiffres qui pourraient inciter à moduler le dépistage du diabète en Grande-Bretagne », a considéré le Pr Sanjoy Paul (Université de Melbourne). A la différence des autres diabétiques, le délai d’apparition d’un événement cardiovasculaire n’était en outre pas influencé chez les diabétiques de type 2 les plus jeunes par le niveau de risque cardiométabolique. « Ce qui pourrait conduire à proposer un traitement holistique intensifié pour abaisser les lipides, réduire le poids, diminuer la pression artérielle même chez les patients avec un score de risque relativement bas », a estimé le Pr Paul. Gluten, FIV : de nouveaux suspects D’autres équipes décrivent des associations épidémiologiques inquiétantes, à confirmer toutefois. Un travail danois antérieur avait déjà mis en évidence un accroissement du risque de diabète de type 1 chez l’enfant lorsque la mère a consommé en fortes quantités du gluten pendant la grossesse. Une nouvelle étude entreprise par le Dr Nicolai Lund-Blix à l’hôpital universitaire d’Oslo, a échoué à retrouver cette relation au vu des données de cohorte de 86 306 enfants, et de leurs mères, nés de 1999 à 2009 et suivis jusqu’en avril 2018. En revanche, la consommation de gluten à l’âge de 18 mois chez l’enfant est apparue associée à un risque accru de diabète de type 1 (346 cas ; 0,4 %) : + 46 % pour tout accroissement des apports de 10 g/j de gluten. Les hypothèses évoquées par ces auteurs norvégiens sont que le gluten pourrait modifier le microbiote intestinal et favoriser une inflammation du tube digestif ou l’absorption d’antigènes alimentaires. Il est, quoi qu’il en soit, bien trop tôt pour proposer des recommandations nutritionnelles. Une vaste méta-analyse de 38 études, ayant inclus presque 2 millions de femmes et répertorié 163 302 diabètes gestationnels, laisse par ailleurs penser que la procréation médicalement assistée (PMA) expose à un risque accru de 53 % de développer cette forme de diabète, et ce même en cas de grossesse d’enfant unique. Une conclusion également retrouvée dans une autre analyse de 17 études, impliquant 21 606 femmes, où un appariement a été réalisé pour l’âge, la taille, le poids, le statut tabagique, l’origine ethnique, « la probabilité de diabète gestationnel étant cette fois-ci majorée de 42 % en comparaison d’une grossesse spontanée », a expliqué le Dr Panagiotis Anagotis (Université Aristote,Thessalonique, Grèce). Reste à vérifier...
malgré tout grâce à d’autres études l’absence de biais méthodologiques, car il ne s’agissait là que de données d’observation. Si la relation était confirmée, plusieurs questions resteraient resteraient encore sans réponses : « le diabète gestationnel est-il favorisé par les gestes médicaux proposés aux femmes ayant une fécondation in vitro, est-il sous-tendu par certaines particularités des couples inféconds ? ». Si l’association était vérifiée, il faudrait en tout cas surveiller plus attentivement ces femmes durant leur grossesse. Un taux faible de vitamine D associé à la mortalité par diabète Une analyse entreprise sur la période 1991-2011 chez 78 581 sujets ayant eu un dosage de la vitamine D à l’hôpital général de Vienne, dont 11 877 sont par la suite décédés, est en faveur d’une plus large utilisation de cette supplémentation vitaminique dans un but préventif, un taux d’hydroxyvitamine D égal ou inférieur à 10 nmol/L étant associé à un excès de mortalité, notamment par diabète. « Cette relation était plus marquée chez les sujets d’âge intermédiaire (45 à 60 ans) et dans une moindre mesure chez ceux de moins de 45 ans que chez les patients de 60 à 75 ans et elle n’a pas été retrouvée chez les plus de 75 ans (niveaux de risque relatif de respectivement : 2,9 ; 2,7 ; 2,0, et 1,1) », a signalé le Dr Rodrig Marculescu (Hôpital universitaire de Vienne, Autriche). A la surprise des investigateurs, l’association était faible avec la mortalité cardiovasculaire ou associée au cancer, mais forte (risque relatif de 4,4) avec celle en relation avec le diabète.
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