Le but de cette étude était d’évaluer si ces bénéfices s’étendaient aux patients diabétiques de type 2 traités en pratique clinique de routine. L’essai CVD-REAL 3 est une étude de cohorte observationnelle internationale dans laquelle les nouveaux utilisateurs des inhibiteurs de SGLT2 et d’autres hypoglycémiants qui avaient eu une mesure du taux de filtration glomérulaire estimé avant et dans les 6 mois après le début du traitement ont été identifiés à partir de registres nationaux, de données de dossiers médicaux en Israël, en Italie, au Japon, à Taïwan et au Royaume-Uni. Les scores de propensité ont été développés dans chaque pays avec un appariement 1 à 1 entre les initiateurs d’inhibiteurs de SGLT2 et les initiateurs d’autres médicaments hypoglycémiants. Après appariement en propensité, un traitement a été initié 35 561 patients dans chaque groupe pour un total de 65 231 sujets. Les initiations de traitements par SGLT2 l’ont été par dapagliflozine pour 57.9 % des patients, empagliflozine pour 34.1 % des patients, canagliflozine pour 5.7 %, ipragliflozine pour 1.4 %, tofogliflozine pour 0.5 % et luséogliflozine pour 0.4 %. A l’initiation des traitements, 41.3 % des patients étaient des femmes d’âge moyen 61.3 ans avec une hémoglobine glyquée moyenne de 8.7 % et un taux de filtration glomérulaire estimé de 90.7 ml/min/1.73 m2. Au cours du suivi, le traitement par inhibiteurs de SGLT2 a été associé à un ralentissement du déclin du taux de filtration glomérulaire : en effet, la différence de pente du déclin du DFG sous inhibiteur de SGLT2 en comparaison des autres médicaments hypoglycémiants est de 1.53 ml/min/1.73 m2 par an (IC 95 % = 1.34 – 1.72 ; p < 0.0001). Au cours d’un suivi moyen de 14.9 mois, 351 complications rénales sévères (chute de 50 % du taux de filtration glomérulaire ou survenue insuffisance rénale terminale) sont survenues, 114 (3 événements pour 10 000 patients/année) chez les patients qui ont démarré les inhibiteurs de SGLT2 et 237 (6.3 événements pour 10 000 patients/année) chez les initiateurs d’autres hypoglycémiants, donnant un hazard ratio de 0.49 (0.35 – 0.67, p < 0.0001). Ces résultats étaient similaires quels que soient les pays et quels que soient les sous-groupes pré-spécifiés. En conclusion, dans cette grande étude internationale menée en vie réelle chez des patients diabétiques de type 2, l’initiation d’un traitement par inhibiteurs de SGLT2 est associée à un ralentissement du déclin de la fonction rénale et à une réduction du risque d’événement rénaux majeurs en comparaison de l’initiation d’autres médicaments hypoglycémiants. Les bénéfices des inhibiteurs de SGLT2 sur la fonction rénale identifiés dans les essais cliniques semblent bien généralisables en pratique clinique, si l’on en croit cette étude.
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