Efficacité et sécurité de la dapagliflozine chez les enfants et les jeunes adultes ayant un diabète de type 2

05/05/2022 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Comme on a peu d’options thérapeutiques chez les sujets jeunes ayant un diabète de type 2, une équipe américaine a testé l’efficacité et la sécurité de la dapagliflozine en traitement adjuvant chez des adolescents et de jeunes adultes ayant un diabète de type 2 et qui recevaient de la metformine, de l’insuline ou les deux.

  Il s’agissait d’une étude multicentrique versus placebo, en double insu, randomisée, de phase 3, mise en place dans 30 centres de 5 pays (Hongrie, Israël, Mexique, Russie et Etats-Unis). Les participants étaient âgés de 10 à 24 ans, avaient un diabète de type 2 et une hémoglobine glyquée entre 6.5 et 11 %. Ils ont été assignés de manière randomisée soit à la dapagliflozine orale 10 mg, soit à du placebo au cours d’une période de 24 semaines, en double insu, suivie ensuite d’une période d’extension de 28 semaines ou tous les patients ont reçu de la dapagliflozine. Entre 2016 et 2019, 72 participants (dont 26 % étaient âgés de 18 à 24 ans) ont été assignés de manière randomisée soit à la dapagliflozine (n = 39), soit au placebo (n = 33). L’âge moyen était de 16.1 ± 3.3 ans. Dans l’analyse en intention de traiter, après 24 semaines la variation moyenne de l’HbA1c était de -0.25 % (-0.85 à +0.34) sous dapagliflozine et de 0.50 % (-0.18 à +1.17) sous placebo. La différence entre les groupes était de -0.75 % (-1.65 à +0.15 ; p = 0.10). Dans une analyse en sensibilité de la population per protocole (34 dans le groupe dapagliflozine et 26 dans le groupe placebo), après 24 semaines, la variation moyenne était de -0.51 % (-0.7 à +0.05) pour la dapagliflozine et de +0.62 % (-0.04 à 1.27) pour le placebo. La différence entre les groupes était de -1.13 % (-1.99 à -0.26 ; p = 0.012). Des événements indésirables sont survenus chez 27 (69 %) des patients sous dapagliflozine et 19 (58 %) des patients sous placebo sur 24 semaines et chez 29 (74 %) des participants qui recevaient la dapagliflozine au-delà de 52 semaines. Les hypoglycémies sont survenues chez 11 (28 %) des patients sous dapagliflozine et 6 (18 %) de ceux recevant le placebo pendant les 24 semaines et chez 13 participants (33 %) de ceux qui ont reçu la dapagliflozine jusqu’à 52 semaines. En conclusion, le critère d’évaluation principal de la variation de l’hémoglobine glyquée n’était pas significativement différent dans l’analyse en intention de traiter des enfants, adolescents et jeunes adultes diabétiques de type 2 recevant de la dapagliflozine en plus d’un traitement habituel. Une analyse pré-spécifiée de la sensibilité des participants adhérant au protocole montre une différence significative de l’hémoglobine glyquée entre les groupes. Il n’y a pas de nouveau signal de sécurité dans cette étude avec un risque faible d’hypoglycémie sévère.

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