De fait, l’administration de ce médicament s’est globalement traduite, pour les 2 doses étudiées, par une baisse de 30 % de la mortalité globale (29,5 % versus 42,9 %) avec réduction significative des hospitalisations cardiovasculaires (52,3 % contre 60,5 %), ralentissement du déclin de la capacité de marche et amélioration de la qualité de vie des patients. Cette affection, qui aboutit à une insuffisance cardiaque progressive, peut apparaître entre 50 et 70 ans lorsqu’elle est secondaire à une mutation autosomique dominante du gène TTR codant la transthyrétine, plus tardivement entre 60 et 80 ans chez les sujets porteurs de l’allèle sauvage. Dans ce dernier cas, l’apparition de l’insuffisance cardiaque est due à des modifications de la transthyrétine, qui devient instable, change de conformation et aboutit à la formation d’une protéine amyloïde se déposant dans le myocarde. Cette forme de cardiomyopathie non familiale correspond à l’ancienne dénomination d’amylose sénile systémique. Le mode d’action du tafamidis résulte de sa capacité de stabiliser la transthyrétine en se liant avec elle. Ce qui empêche sa dissociation d’une forme tétramérique à une forme monomérique et limite ainsi la formation de la protéine amyloïde TTR. Dans l’essai Attr-ACT, ce médicament s’est montré actif dans les deux formes de la maladie. Le tafamidis disposait déjà d’une autorisation de mise sur le marché européenne pour ralentir la progression de la neuropathie périphérique, qui accompagne le cours de la forme familiale de la cardiomyopathie. Le Pr Claudio Rapezzi (Université de Bologne, Italie) s’est félicité de cette nouvelle indication potentielle de ce médicament, "qui modifie l’histoire naturelle de la maladie avec un bon profil de tolérance". En effet, faute de traitement, la médiane de survie "était jusqu’ici de seulement 3,5 ans dans cette cardiomyopathie". La prévalence de cette affection rare est mal appréciée. Elle pourrait représenter 5 % des patients suspects de présenter une cardiomyopathie hypertrophique.
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