Si les exercices en aérobie d’intensité modérée et prolongée sont plutôt à l’origine d’hypoglycémies, l’exercice bref intense favorise plutôt l’hyperglycémie, particulièrement en post-exercice. L’entraînement fractionné de haute intensité (EFHI) est devenu très populaire dans les 20 dernières années, en particulier chez les sujets les plus jeunes ce qui, chez les diabétiques de type 1, s’accompagne souvent de la survenue d’hyperglycémies après ce type d’exercice. La réponse habituelle, en cas d’hyperglycémie après l’effort, est d’administrer une dose corrective d’un analogue rapide de l’insuline calculée par le patient, en fonction de son propre facteur de correction d’insuline, basé sur la concentration de glucose attendue en réponse à chaque unité d’insuline rapide. Cependant, le risque, si l’administration d’insuline est trop importante, est d’entraîner une hypoglycémie. Le but de l’étude menée par une équipe canadienne a donc été de déterminer l’effet sur la glycémie de 50, 100 ou 150 % du bolus d’insuline de correction en comparaison d’une absence de correction chez des patients diabétiques de type 1, en utilisant chaque facteur individuel de correction de l’insuline afin de vérifier l’effet de cette dose d’insuline supplémentaire sur l’hyperglycémie suivant un exercice fractionné intense. Il s’agissait d’une étude randomisée en cross over chez des sujets physiquement actifs ayant un diabète de type 1, âgés en moyenne de 34.9 ± 10.1 ans et dont l’IMC moyen était de 25.5 ± 2.5 kg/m2 et l’hémoglobine glyquée moyenne de 7.2 ± 0.9 %. Ils utilisaient tous des injections multiples d’insuline. Après une période d’optimisation de 8 semaines avec de l’insuline glargine comme insuline basale, les sujets faisaient 4 sessions hebdomadaires de 25 minutes d’entraînement fractionné de haute intensité. En cas d’hyperglycémie (> 8 mmol/l) suivant l’exercice, ils recevaient une correction d’insuline par un bolus 15 minutes après l’exercice, basé sur leurs propres facteurs de correction de l’insuline ajustée par 4 multiplicateurs : 0, 50, 100 ou 150 %. Dix-sept sujets ont réalisé 14 séances d’exercice dont 64 (90 %) se sont accompagnées d’une hyperglycémie. 40 minutes après l’exercice, la glycémie a augmenté, passant de 8.8 ± 1 mmol à 12.7 ± 2.4 mmol. Après correction, la moyenne de glycémie était significativement réduite dans le groupe de multiplicateur 50 % (-2.3 ± 0.8 mmol/l, p < 0.01), dans le groupe de multiplicateur 100 % (-4.7 ± 0.8 mmol/l, p < 0.001) et dans le groupe de multiplicateur 150 % (-5.3 ± 0.8 mmol/l, p < 0.0001) mais augmentait encore dans le groupe 0 % de correction. Les groupes de correction 100% et 150 % étaient plus efficaces que le groupe 50 % mais n’étaient pas différents l’un de l’autre. Les hypoglycémies étaient rares. En conclusion, après un exercice fractionné de haute intensité, une correction basée sur le facteur de correction habituel d’insuline du patient est efficace mais la réduction optimale de la glycémie, sans entraîner d’hypoglycémie, est surtout vue dans les groupes de correction 100 ou 150 %.
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